Qu’est-ce que l’autisme ?
Si l’on entend parfois parler d’autisme dans les médias ou au cinéma, difficile pourtant de connaître réellement tout ce que cache cette maladie. Quelles sont les causes de ce trouble du développement ? Qui sont les autistes ? Explications.
La "forteresse vide"
Les premiers signes de l’autisme apparaissent avant l'âge de 3 ans. Dans 70 % des cas les enfants présentent un retard de développement mental avec un Quotient Intellectuel (QI) inférieur à 70. Par ailleurs, 30 % d’entre eux sont sujets à l'épilepsie.
Les enfants souffrant d’autisme éprouvent des difficultés à acquérir l’usage de la parole, qui apparaît parfois "désorganisée", c’est-à-dire qu’elle ne s’inscrit pas dans un échange verbal cohérent. On observe par exemple la répétition de mots ou de phrases entendus et répétés comme en écho. Les autistes reproduisent des comportements répétitifs avec leur corps comme l’agitation des mains, des mouvements de balancier et des manies. Ils adoptent des habitudes routinières et répugnent aux changements qui perturbent leur univers.
Les autistes présentent en outre souvent des crises d’angoisse, des troubles du sommeil ou de l'alimentation. Ils peuvent être pris de colères et avoir des attitudes agressives, y compris envers eux-mêmes.
On ne peut pas parler vraiment de ruptures de relations et de repli sur soi, comme dans la schizophrénie, puisqu’il n’y a jamais eu d’ouverture à autrui, à l’environnement. L’enfant refuse tout contact du monde extérieur. Toute tentative "d’intrusion" conduit à une crise, on parle ainsi de "forteresse vide".
Les causes de la maladie
Les causes de l’autisme ne sont pas à ce jour totalement élucidées. Dans les années 1950, un courant de la psychanalyse jugeait que de mauvaises relations entre les parents et leurs enfants pouvaient en être responsables. Cette théorie, qui culpabilisait les parents, n’a aujourd’hui plus cours et est remplacée par un faisceau d’explications d’ordre génétique, biochimique, immunologique et traumatiques. La communauté scientifique internationale et l’OMS décrivent l’autisme comme un trouble du développement du cerveau pendant sa période de maturation.
Des études ayant porté sur des familles ont pu mettre en évidence un facteur de risque génétique. La probabilité qu’un second enfant autiste naisse dans une famille déjà concernée est de 3 %, ce qui est environ 60 fois plus élevé que dans la population générale.
Une guérison est-elle possible ?
Il n’existe pas de traitement curatif contre l’autisme. Des études ont permis d’établir que seules 10 % des personnes atteintes réussissaient à mener une vie sociale indépendante.
Aux origines de l'autisme
Aujourd'hui encore, les causes de l'autisme restent mystérieuses. Facteurs psychologiques, génétiques, environnementaux… les origines exactes de ce trouble restent à découvrir. Connaître ces bases est pourtant indispensable à la mise au point d'un traitement. Tour d'horizon des dernières pistes évoquées par les chercheurs…
Aux origines de l'autisme
Aujourd'hui encore, les causes de l'autisme restent mystérieuses. Facteurs psychologiques, génétiques, environnementaux… les origines exactes de ce trouble restent à découvrir. Connaître ces bases est pourtant indispensable à la mise au point d'un traitement. Tour d'horizon des dernières pistes évoquées par les chercheurs…
L'autisme reste un mal encore bien mystérieux.
Trop d'hormones ?
L'autisme touche plus fréquemment les garçons que les filles (3 ou 4 pour une, selon le Ministère de la santé). C'est pourquoi on suspecte un facteur génétique ou hormonal. Une hypothèse est d'ailleurs avancée : une "masculinisation" du cerveau, liée à une action de la testostérone et du chromosome Y. Selon cette hypothèse, ces différentes actions inhiberaient les potentiels de communication (échanges visuels et parole). Ce qui se traduirait par l'enferment dans son monde de l'autiste. Selon les chercheurs, l'action nocive des hormones pourrait se déclencher dès le stade foetal (lorsqu'elles sont secrétées par la mère) ou plus tard lors du développement de l'enfant. Si cette hypothèse se confirmait, il serait alors possible de dépister un excès d'hormones mâles lors de la grossesse voire de traiter l'enfant.
Le mercure innocenté ?
Une autre hypothèse sur les origines de l'autisme concerne un métal : le mercure. En effet, celui-ci est connu pour provoquer des troubles neurologiques à hautes doses. Mais l'exposition à des doses plus faibles chez l'enfant ne pourrait-elle entraîner des problèmes tels que l'autisme ? Le principal accusé : un conservateur utilisé dans de nombreux vaccins, le Thiomersal. Celui-ci contient effectivement du mercure, or il était utilisé dans la fabrication des vaccins contre la diphtérie, le tétanos ou l'hépatite B. Ce composé a été depuis retiré de la composition de la plupart des vaccins. Mais il semble de toute façon avoir été innocenté : selon une étude danoise1, le nombre de nouveaux cas d'autisme n'a pas diminué depuis le retrait de ce conservateur.
Une question de taille ?
Des chercheurs californiens2 ont quant à eux recherché des causes physiologiques à l'autisme. Ils se sont penchés sur le périmètre crânien à la naissance et dans les premiers mois de la vie d'enfants diagnostiqués autistes. Et ils ont ainsi observé que ces enfants avaient apparemment une tête un peu plus petite que la moyenne à la naissance, et qu'ensuite leur cerveau connaissait une phase de développement accéléré par rapport à la normale, pour dépasser en taille celui des autres enfants dès la première année. Certes, les auteurs n'ont pas identifié de lien de cause à effet entre ces observations et l'autisme. Mais cette corrélation reste pour l'instant un outil éventuel de dépistage.
Dans tous les cas, ces recherches devraient permettre de mieux comprendre les mécanismes à l'origine de cette maladie. Et ce sont autant de pas vers un traitement possible.