Hémodynamique rénale
et filtration glomérulaire
1. Caractéristiques de la vascularisation rénaleEnorme débit sanguin : les reins reçoivent 20 à 25% du débit cardiaque (1 à 1.2 l.mn
-1). Le débit cardiaque, c’est 5 à 6 l.mn
-1. Or, en poids, les reins représentent seulement 0.5% du pois du corps. Ce sont les organes les mieux irrigués de l’organisme, ils sont mieux irrigués que le cerveau.
On y trouve une
vascularisation en série. Au niveau de chaque néphron, l’artériole afférente donne les capillaires glomérulaires et c’est une autre artériole, l’artériole efférente qui en repart pour donner un second réseau de capillaires : les capillaires péri tubulaires.
L’
irrigation est
très inégalement répartie. Le cortex reçoit 80 à 90% du sang, alors que la médullaire est, elle, très peu irriguée : 10 à 20% du sang. La médullaire, seulement irriguée par la vasa recta, est très sensible à l’ischémie (baisse, voir arrêt de l’apport sanguin).
La
pression hydrostatique des vaisseaux est
particulière. C’est différent du reste de l’organisme.
- dans le
capillaire glomérulaire, la pression est très élevée (45mmHg) par rapport aux capillaires des autres organes (25mmHg) : favorise la filtration…
-
Le long du capillaire glomérulaire, la pression ne baisse pratiquement pas : très peu de résistance à l’écoulement…
- Au niveau des
capillaires péri-tubulaires, la pression est plus faible (15mmHg) que dans les autres organes : favorise la réabsortion…
- Il y a
deux points où la pression chute considérablement, c’est au niveau des deux artérioles : ce sont des points de résistances ajustables dans le circuit.
Au niveau des vaisseaux eux-mêmes.
Le glomérule présente une perméabilité aux protéines plus faible qu’au niveau des autres territoires (
pcapsule de Bowmann proche de 0), par contre perméabilité à l’eau et aux électrolytes très élevée dans les capillaires glomérulaires.
2. la barrière de filtrationLe plasma doit passer à travers :la paroi du capillaire, l’endothéliumla membrane basale qui entoure les capillairesles pédicelles des podocytes qui enserrent ces capillaires… pour venir dans la capsule de Bowman.Ces trois éléments forment la barrière de filtration.Endothélium = filtration grossière
Il est dit « fenêtré » de trous de 70 à 100 nm de diamètre. Ce sont des espaces qu forment des points de passages qui ne retiennent que les cellules sanguines (globules)
Membrane basale = très sélectif
Elle est élaborée par les podocytes.
En ME, on peut distinguer trois zones :lamina rara interna, lamina densa et lamina rara externa.
Cette membrane basale est composée de
collagène IV et V, de très nombreuses
glycoprotéines (laminine, fibronectine, antactine, vitronectine), de
protéoglycanes (sulfate d’héparan et sulfate de chondroïtine, ce sont des glycoprotéines riches en acide sialique, qui leur confère une charge -).
C’est cette membrane la barrière véritable, c’est la couche la plus restrictive.
Elle forme une sorte de gel à travers les mailles duquel les molécules se faufilent.
Le choix à travers ce maillage se fait selon la charge et la taille
Pédicelles des podocytes = sasse de sécurité
Entre ces pédicelles, on trouve les fentes de filtration (10 nm), à travers lesquelles le liquide va passer. Sécurité au cas où la membrane basale soit altérée.
3. la filtration glomérulaireEnviron
1/5 du plasma qui arrive au rein est
filtré (20%). Mais comme le débit plasmatique est énorme, la quantité filtrée est très importante aussi.
C’est le débit de filtration glomérulaire
: DFG ou TFG (pour taux…)
Sa valeur moyenne chez l’homme est de
120ml.mn-1, ce qui représente
180l.j-1.Le volume d’urine émise par jour est de
1 à 1.5l.j-1 :
99% de ce qui a été filtré sera réabsorbé.Pour déterminer la composition du filtrat, on va utiliser des
techniques de micro ponction.Pour déterminer le DFG, on va calculer la
clairance à l’échelon d’un organisme entier ou d’un néphron (beaucoup plus délicat).
On prend un animal vivant anesthésié, on expose son rein et à l’aide de pipettes très fines on va pénétrer au hasard dans un néphron. Pour se localiser, on utilise des colorants.
Flux libre : on dépose une goutte d’huile et le liquide remonte
Flux bloqué : on dépose deux gouttes d’huile et on injecte quelque chose
µ-perfusion : on injecte à un endroit et on récupère plus loin
fragments de néphron µdisséqués : la collagénase hydrolyse les tissus conjonctifs, là-dessus on peut faire une micro perfusion
Quand on travaille depuis le
cortex on peut avoir accès aux artérioles (mesure des pressions), à la partie vasculaire, au tubule contourné proximal et au tubule distal. Les seuls néphrons étudiables sont corticaux, les juxta médullaires nous échappent.
En fonctionnant à partir de la
papille, on peut analyser ce qui se passe au niveau de la hanse de Henlé : on accède aux juxta médullaires et au canal collecteur (c’est l’inverse).
Le filtrat glomérulaire est aussi nommé
ultrafiltrat, car c’est un ultrafiltrat du plasma :
plasma – protéines (urine primitive)
On trouve quand même quelques protéines dans l’ultrafiltrat.
Plasma 60 à 70 g de protéines.l-1Ultrafiltrat 10 à 20 mg.l-1La plupart des protéines passées vont être réabsorbée au niveau du tubule proximal. Il y a des
systèmes d’endocytose, qui par la suite vont dégrader les protéines capturées, elles repasseront dans la circulation sanguine sous forme d’AA.
Deux phénomènes expliquent ce passage de protéines :
→ le facteur taille : Albumine PM = 69 000….rapport <0.01 : pas de passage
Il y a
passage jusqu’à 11 000, mais au-delà de 40 000, ça ne passe plus. C’est du à un problème de charges électrique.
Cependant, la relation n’est pas linéaire, en effet la charge intervient aussi.
→ le facteur charge :Les
molécules négatives sont très vite discriminées alors que le passage des
cations est favorisé.
Les
hormones peptidiques de petite taille vont être retrouvées dans l’urine
4. les forces impliquées dans la filtration glomérulaireOn retrouve :
→ Pc = filtration45 mm Hg, + élevé que dans les autres territoires, ne baisse quasiment pas au niveau du capillaire glomérulaire, à la fin, on est toujours à 45 mm Hg
→ Pb (capsule de B.) = s’oppose à la filtrationRelativement faible
: 10 mm Hg, constante dans la capsule
La
ΔP = 35mmHg, on va dans le sens d’une filtration
→ pc = s’oppose à la filtrationDans le plasma on trouve 60 g de prot.l
-1, force de
20 mm Hg→ pb = filtration~ 0 car il y a seulement 10 à 20 mg.l
-1, la force induite est négligeable
La
Δp = 20 mm Hg35 mm Hg versus 20 mm Hg = filtration avec une force de 15 mm Hg.
Si on a filtration, du liquide sort, mais les protéines restent dans le plasma ; elles vont donc se concentrer le long du capillaire glomérulaire : la
pc ne va pas rester constante, elle
augmente.Quand elle atteint
35 mm Hg, il y a alors
équilibre avec la force en sens inverse : la filtration s’arrête.
Il y a un autre facteur qu’il faut prendre en compte : le
Kf.On tient compte de la
perméabilité de la membrane. K est un facteur de perméabilité hydraulique, c’est une propriété inhérente à la membrane.
Sa valeur varie selon les espèces : la
composition de la barrière de filtration est variable.
S est difficile à estimer :
5 à 15 m2/100g de rein.
S peut aussi varier selon les
espèces et selon la
contraction des cellules mésengiales.RATL’équilibre de filtration est atteint avant la fin du glomérule : il y a une réserve de filtration.CHIENLe P au départ est plus élevé. Chez les espèces à bas Kf, la filtration se fait plus lentement, les protéines se concentrent moins vite. L’augmentation de pc n’est pas arrivée à équilibrer la pression hydrostatique.Il y a filtration tout au long du néphron et peu de réserve de filtration.C’est le Kf qui varie le plus entre les espèces.5. comment moduler le DFG ?On peut faire varier ΔPLa pression dans la capsule de Bowman est difficilement variable, mais celle du capillaire varier avec la
résistance des artérioles : il y a deux points de résistance où la pression chute, les artérioles afférentes et efférentes.
Selon leur dose,
noradrénaline et
angiotensine ont une action, avec des cibles (aff ou eff) et des effets différents.
Modulation sur l’afférente : Modulation sur l’efférente :
Evolution dans le même sens débit sanguin et DFG évoluent ≠
du débit sanguin et du DFG
On peut faire varier ΔπSi on fait varier le
débit plasmatique rénal, alors on fait varier π.
La
pression reste
constante dans le système, seule la
vitesse du sang qui arrive varie.
Quand le débit plasmatique augmente, alors le DFG augmente aussi. C’est surtout variable pour les
espèces à haut Kf.Si le sang arrive plus vite, il va être moins filtré dans les parties initiales, donc les protéines se concentrent moins : π capillaire augmente moins, et la courbe de filtration se déplace vers la droite (on passe d’une courbe de type « rat » à une courbe de type « homme »).
On peut faire varier le KfS peut en effet varier par
contraction des cellules mésengiales.ANF ou ANP, atrial natriurétic factor ou peptide = c’est produit par l’oreillette cardiaque (d’où atrial) ; quand le remplissage de l’oreillette augmente cela étirent les cellules qui répondent en synthétisant l’ANF.
C’est un facteur qui provoque l’élimination de Na
+ et donc d’eau. L’ANF agit à différents niveaux, ici en relaxant les cellules mésengiales, ce qui augmente la filtration (et aussi l’excrétion).
Angiotensine II = hormone produite par différents tissus
ADH ou vasopressine = hormone anti-diurétique
Bradykinine = hormone hypotensive produite par différents tissus, notamment le rein.