Si le médecin soupçonne un cancer de l'estomac, il interrogera d'abord le patient sur sa santé à ce jour. Il se renseignera donc sur les habitudes de vie du patient, y compris l'usage du tabac, la consommation de l'alcool ainsi que les cas de cancer de l'estomac dans la famille. Il procédera ensuite à un examen physique et demandera certains des tests ou examens suivants :
- analyses sanguines
- examens des selles pour déceler la présence de sang occulte - le médecin recherche des traces de sang dans les selles qui peuvent ne pas être visibles à l'oeil nu
- repas baryté ou transit oeso-gastro-duodénal - examen radiologique où le patient avale au préalable une solution de baryum pour permettre au médecin d'en suivre la progression le long de l'oesophage et de l'estomac
- endoscopie - examen où le médecin introduit dans la gorge du patient un petit tube muni d'une lumière à l'extrémité, le pousse jusqu'à l'estomac pour pouvoir visualiser la muqueuse gastrique
- biopsie - intervention qui consiste à prélever, à l'aide d'un endoscope, un petit échantillon de tissu qui sera ensuite examiné au microscope
Une fois le diagnostic de cancer établi, le médecin doit déterminer le stade de la maladie. Pour ce faire, il peut avoir besoin de tests supplémentaires :
- radiographie pulmonaire - pour voir si le cancer a atteint les poumons
- échographie
- tomodensitométrie
- imagerie par résonance magnétique (IMR)
- analyses sanguines
Comme cela peut prendre un certain temps avant qu'on arrive à déceler un cancer de l'estomac, seul 10 % de ces cancers se trouvent encore aux premiers stades lors du diagnostic.
Voici les différents stades du cancer et leur définition :
- Stade 0 : le cancer ne s'est pas propagé au-delà du revêtement de surface du tissu gastrique
- Stade I : le cancer s'est propagé juste sous la première couche de tissu gastrique mais n'a pas encore envahi les muscles
- Stade II : le cancer a atteint les ganglions lymphatiques près de l'estomac ou la principale couche musculaire
- Stade III : le cancer s'est propagé au muscle et aux ganglions lymphatiques, mais n'a pas encore atteint d'autres organes; ou bien, le cancer s'est propagé à un organe avoisinant sans atteindre les ganglions lymphatiques
- Stade IV : le cancer s'est propagé au-delà de la paroi gastrique, jusqu'aux ganglions lymphatiques et aux organes
- Récurrent : le cancer est réapparu après le traitement initial
Traitement et PréventionLe cancer de l'estomac est souvent diagnostiqué lorsqu'il s'est déjà propagé, ce qui rend son traitement plutôt difficile. Comme dans beaucoup d'autres cas de cancers, les options dont on dispose pour lutter contre le cancer de l'estomac comprennent la radiothérapie, la chimiothérapie et la chirurgie, utilisées séparément ou en combinaison.
Pour le cancer aux stades 0 et I, on a souvent recours à la chirurgie seulement; il s'agit généralement d'une
gastrectomie (ablation de l'estomac) partielle avec résection des ganglions lymphatiques abdominaux, si nécessaire. Au stade II, on effectue une gastrectomie avec résection des ganglions lymphatiques abdominaux. Le stade III exige aussi une intervention chirurgicale, mais la chimiothérapie ou la radiothérapie peuvent se révéler utiles si, pour une raison quelconque, la chirurgie n'est pas possible ou doit être retardée. Enfin, au stade IV, le traitement vise à atténuer les symptômes, et l'on peut alors faire appel à la chirurgie, à la chimiothérapie ou la radiothérapie.
Chirurgie :La chirurgie pratiquée dans le cas d'un cancer de l'estomac est la gastrectomie. Si le cancer est dépisté assez tôt, le chirurgien peut pratiquer une
gastrectomie partielle, enlevant seulement une partie de l'estomac. Si l'estomac entier est enlevé, on parle d'une
gastrectomie totale.
Après une gastrectomie, se pose la question de la nutrition. Ceux qui ont subi une gastrectomie partielle pourront avoir une alimentation relativement normale après cicatrisation, alors que des adaptations s'imposent chez ceux qui ont eu une gastrectomie totale. Un exemple serait la prise des suppléments vitaminiques. Comme les aliments passeront désormais de l'oesophage à l'intestin grêle, la vitamine B12 alimentaire ne peut être absorbée et doit être remplacée par une injection mensuelle.
Les diététistes peuvent aider à établir un régime alimentaire approprié pour favoriser la digestion et aider au bien-être du patient. Ce régime aura probablement une forte teneur en protéine et une faible teneur en sucre. Ils recommanderont aussi la prise de petits repas fréquents au lieu des trois principaux repas habituels.
Certaines personnes éprouvent un syndrome de décharge après une gastrectomie totale, caractérisé par la nausée, des vomissements, des crampes, de la diarrhée et des étourdissements. Ces symptômes sont provoqués par le passage direct des aliments dans l'intestin, sans subir de décomposition par les acides gastriques. Le fait de prendre de petits repas rapprochés peuvent aider à réduire ce malaise.
Chimiothérapie :La chimiothérapie consiste à utiliser des médicaments pour s'attaquer aux cellules cancéreuses de l'intérieur du corps. Dans le traitement du cancer de l'estomac, on fait appel à une chimiothérapie générale, administrée par voie intraveineuse ou, parfois, par la bouche.
Comme les médicaments de la chimiothérapie circulent partout dans le corps, un plus grand nombre de systèmes ou d'organes sont touchés par le traitement. Voici les principaux effets secondaires de la chimiothérapie :
- nausée et vomissements
- perte de cheveux
- fatigue
- diarrhée
- frissons
- essoufflement
- toux
- ulcération de la bouche
Des recherches se poursuivent afin de mettre au point une chimiothérapie locale, permettant ainsi d'administrer des médicaments dans l'abdomen où ils peuvent agir directement sur les cellules cancéreuses. Cette forme de traitement s'utilise déjà pour quelques types de cancers, comme le cancer de l'oesophage et de la vessie.
Radiothérapie :La radiothérapie vise à détruire les cellules cancéreuses à partir d'une source externe. On dirige des faisceaux de rayonnement ionisant sur la tumeur afin d'en réduire le volume. Dans certains cas, la radiothérapie peut précéder la chirurgie pour réduire le volume de la tumeur et faciliter l'opération.
Plusieurs effets secondaires sont typiquement associés à la radiothérapie, notamment :
- fatigue
- rougeur et sécheresse de la peau au point d'irradiation
- nausée et vomissements
- diminution de l'appétit
- diarrhée
Il semble que certains cas de cancer de l'estomac pourraient être prévenus, comme le témoigne l'observation suivante concernant les Japonais : ce pays connaît la plus haute fréquence de cancer de l'estomac; or les Japonais qui ont émigré vers des régions à faible fréquence voient leurs risques pour ce cancer diminuer. Cela permet de croire que des facteurs environnementaux peuvent intervenir.
Les facteurs de risque mentionnés ci-dessus, y compris l'alimentation, peuvent nous donner des indices quant aux mesures à prendre pour réduire les risques de cancer de l'estomac :
- cesser de fumer
- adopter un régime alimentaire sain et équilibré, et consommer régulièrement des fruits et des légumes frais
- consommer de l'alcool avec modération
- connaître les facteurs de risque, tels que les ulcères (infection par H. pylori), et suivre l'évolution des symptômes ou de tout autre problème