On parle d'états fusionnels pour les troubles que l'on rapporte à une mauvaise perception par une personne de ses limites corporelles.
Explications.
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Les notions de corps, de temps, d'extérieur, ne sont pas des notions innées. Un nouveau-né comprend essentiellement les émotions. Il les mémorise, mais il ne mémorise pas le jour de la semaine, son âge, sa physionomie, ce qui l'entoure : il fait un amalgame du tout, associé à une composante émotionnelle qui constituera le pivot de la trace mémorisée. Il ne fait pas la différence entre lui-même et ce qui l'entoure. L'amalgame, c'est donc lui-même.
Ultérieurement, les éléments non émotionnels se mémoriseront lorsqu'il en aura une représentation psychique précise (la mère, le père, les autres, les objets etc..)
Cet amalgame laisse des traces. Certaines personnes adultes, inconsciemment, continuent à amalgamer des éléments de l'extérieur et eux-mêmes. Des expressions comme "si on touche à mes parents, c'est comme si on touche à moi" sont des lapsus très révélateurs. L'expression "si on touche à mes enfants, on touche à ma chair" est très révélatrice de la réciprocité analogique et fusionnelle des sentiments: ce n'est pas l'apanage de l'enfant.
Le fusionnel touche donc tout ce qui concerne la persistance de cet amalgame. C'est un phénomène normal qui permet une cohésion inconsciente dans le groupe. Parfois ce phénomène prend des proportions pathologiques chez certaines personnes, et aboutit à l'effet inverse.
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Le normal
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Le normal touche des activités comme la danse ou les regroupements identitaires.
La danse fait intervenir une émotion, un rythme (assimilable aux pulsations cardiaques maternelles pour le foetus et le nouveau né), un contact inconstant avec une tierce personne. Cette activité favorise indiscutablement la fusion entre individus.
Les regroupements identitaires évoluent de même. Le motif de rapprochement est souvent une allégation secondaire. "L'affinité " est déterminante, et qui dit "affinité" dit "émotion". On retrouve des "émotions artistiques" communes aux gens attirés par ces regroupements, "émotions" antérieures à la "fusion".
(Groupes musicaux, groupes homosexuels ou plus classiquement hétérosexuels, professions, internautes etc...)
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Le pathologique.
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Ce sont les personnes chez qui les liens fusionnels résiduels sont des obstacles à une vie normale.
On voit beaucoup cela dans les relations parents/enfants et particulièrement mère/enfant. Le trouble touche souvent les deux protagonistes à des degrés divers. Lorsque l'un tend à s'éloigner ou à se séparer de l'autre, cette séparation est vécue de façon extrêmement violente ("on m'arrache ma chair") et engendre donc des réactions équivalentes.
On voit aussi cela dans certains couples ou chez les frères, soeurs ou jumeaux.
Dans un autre registre, certaines personnes ne supportent pas la frustration. Au delà du problème éducatif simple, il existe des gens qui n'ont pas, inconsciemment, passé le cap du "ce qui est à moi" et "ce qui n'est pas à moi". Ils ont tendance à tout s'approprier sans état d'âme, et cela pose des problèmes comportementaux mais aussi sociaux. On les rencontre dans tous les milieux intellectuels car cela va de l'insuffisance intellectuelle (psychopathie) à l'hypertrophie du "moi" (personnalité mégalo maniaque).
Toujours dans un autre registre, certaines personnes présentent une inconsistance de leur personnalité. Leur spécificité existentielle ne s'est pas faite en bas âge. Elles se construisent donc une personnalité de bric et de broc, et apparaissent souvent très théâtrales mais aussi très changeantes et très pathologiques dans leurs relations avec les autres.
Enfin il est normal de citer l'autisme qui constitue l'aspect extrême de ces troubles fusionnels. (voir article).
Tous ces troubles s'imbriquent avec les maladies névrotiques, psychotiques et les addictions. (voir articles spécifiques)
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