On appelle psychose toutes les maladies mentales qui se caractérisent par une interprétation erronée persistante de ce qui aboutit à la conscience de l'individu, en l'absence de cause génératrice d'un déficit intellectuel.
Traduction
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Il faut d'abord différencier une psychose qui est un phénomène constructif , pathologique, d'un état déficitaire où une carence va engendrer un dysfonctionnement cérébral et induire éventuellement une interprétation erronée. Il n'y a pas dans les psychoses de déficit intellectuel particulier.
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Les diverses sortes de psychoses
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La classification des psychoses est très variable d'un pays à l'autre. L'absence d'explication neurobiologique en est la cause. La classification est donc souvent culturelle ou scolastique.
Ainsi, il existait avant l'apparition des neuroleptiques des formes de psychoses caractérisées par le repli aussi bien moral que physique, et l'absence de relation avec l'extérieur. L'arrivée de ses médicaments a fait disparaître ces formes. Ces maladies ont pris des formes plus expressives décrites ultérieurement. Le repli prédominant, calmé par les neuroleptiques et anxiolytiques, était donc un symptôme et non une maladie distincte. Les classifications ont été totalement revues depuis.
En pratique, on parle de psychoses hallucinatoires, de schizophrénies, de psychoses maniaco-dépressives, de délire érotomaniaque etc.. Nous n'en parlerons pas, à vous de poser des questions.
On va aborder les psychoses de la façon la plus simple possible, sans les classer, plutôt sur un mode pédagogique.
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Sur quels éléments une psychose va-t-elle s'asseoir ?
Le thème délirant
Il ne sera pas toujours exprimé. Les thèmes les plus classiques sont :
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Les hallucinations sensorielles : Les voix que l'on entend dans sa tête et qui s'imposent, ou les hallucinations visuelles.
Il existe aussi des thèmes de souillure morale, d'envoûtement, de culpabilité.
Les délires interprétatifs :
La paranoïa (les gens sont persuadées que personne ne les aiment).
Des phrases dites ou non dites à la télévision ou sur les affiches à l'intention du malade.
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La forme du délire.
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Le délire est systématisé lorsque la conclusion du patient a une base logique assez conséquente (l'exemple type est le délire paranoïaque). Ces personnes paraissent en général crédibles.
Le délire est non systématisé lors qu'il n'y a pas de logique évidente pour les proches.
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Le climat délirant.
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Ce sera un climat mental particulier complètement indépendant du contexte de vie. On voit cela dans les psychoses maniaco dépressives (ou syndromes bipolaires), les patients vont passer de l'euphorie à la dépression selon des cycles plus ou moins longs, indépendamment de leur contexte de vie.
Tous ces troubles peuvent être imbriqués, compliquant la classification diagnostique.
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Une entité à part, la bouffée délirante.
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les bouffées délirantes sont décrites comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Cela peut arriver à n'importe qui. Les thèmes sont les mêmes que ceux décrits précédemment. La crise peut durer une quinzaine de jours, laisser des traces dans la mémoire de l'individu.
Il faut rassurer la personne et l'entourage. En général, il n'y a pas de nouvelle crise. On guérit totalement.
L'usage de certains stupéfiants, en particulier le LSD, peuvent déclencher des bouffées délirantes.
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Comment reconnaître une psychose débutante ?
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Le diagnostic relève du médecin. Mais plus un diagnostic est fait tôt, meilleur est le pronostic.
Il n'y a pas d'âge pour commencer à exprimer un psychose. Souvent, elle se révèle à l'adolescence. Un délire évident va amener rapidement au diagnostic, mais ce n'est que rarement le cas.
Les symptômes les plus classiques sont les suivants : La personne tend à se replier sur elle-même. Elle perd progressivement ses contacts avec l'extérieur. Elle met en place des rituels d'aspect obsessionnel, ou religieux, toujours excessifs et inadaptés. Elle va parfois se mettre à parler toute seule.
Les résultats scolaires ou professionnels vont chuter sans pour autant que la personne paraisse intellectuellement altérée.
Et surtout, les troubles vont durer.
Lors des psychoses systématisées comme la paranoïa, le diagnostic est plus compliqué car, à par la biographie du malade qui déménage sans cesse pour cause de "harcèlement" de la part des autres, le délire est subtile et bien masqué.
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Pourquoi s'inquiéter précocement ?
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Parce que un tiers des psychoses semble guérir, et un autre tiers va avoir une vie sociale normale. Il faut donc prendre en charge très tôt, avant une élaboration délirante trop dense. Il faut bloquer cette élaboration et favoriser l'insertion.
Il n'y a pas de honte à avoir un proche psychotique, et il ne faut pas le "protéger" en le cachant comme cela se voit trop souvent.
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