Escalier infini Imaginé par le mathématicien Penrose. Il s’agit d’une illusion d’optique dans la catégorie des objets impossibles.
L’escalier est une construction architecturale constituée d’une suite régulière de marches, les degrés, permettant d’accéder à un étage, de passer d’un niveau à un autre en montant et descendant.
Un escalier peut être en pierre, en bois, en métal, en béton, en verre.
Sa structure est soit intégrée au mur qui le supporte, soit un assemblage indépendant du reste du gros œuvre et l’assemblage est un ouvrage autoporteur. L’escalier est d’une complexité de conception très variable : de la paillasse en béton, sorte de dalle rampante comportant les marches et posée en dénivelé, de l’empilement simple des marches en métal qui peuvent donner l’escalier en système à vis à noyau central, jusqu’à l’escalier tournant de pierre sur voûte sarrasine et l’escalier balancé de pierre taillée ou de bois avec jour central.
L’escalier peut être à montée droite ou circulaire ou mixte : droit ou à l’italienne, hélicoïdal ou à vis ou en colimaçon ou rayonnant, balancé ou à la française ou à quartiers tournants.
Le professionnel qui fabrique et pose les escaliers, lorsqu’ils sont en bois est le charpentier spécialisé plus que le menuisier [1].
CalculEn 1675,
François Blondel se penche sur la question du calcul de l’escalier dans son Cours d’architecture enseigné à l’Académie royale d’architecture. Il mesure le pas (au sens de distance franchie par le pied lors d’une marche normale sur un plan horizontal) et constate qu’« à chaque fois qu’on s’élève d’un pouce, la valeur de la partie horizontale se trouve réduite de deux pouces et que la somme de la hauteur doublée de la marche et de son giron doit demeurer constante et être de deux pieds ».
Autrement dit :
M = 2h + g, où M est le module (ou le pas) et vaut 2 pieds (
64,8 cm),
h la hauteur de la marche, et
g son giron (distance entre deux nez de marche consécutifs mesurée sur la ligne de foulée).
L’idée directrice est que l’effort fait par la personne qui monte soit constant, malgré les variations de la hauteur montée effectivement par rapport au déplacement horizontal selon l’endroit où on se situe dans l’escalier, montée plus forte dans les coudes, (cette personne est positionnée avec la main sur la rampe).
De nos jours, les marches courantes ont 17 cm de hauteur et 28 cm de giron : le pas usuel est de 63 cm (la place, et par suite l’importance, accordée à l’escalier est moindre qu’au XVIIe siècle), la pente de ces marches est de 30° environ. Cette valeur standard est à considérer comme base de calcul, tout est question de l’effet final donné à l’escalier : escarpé, ou au contraire "agréable" ou encore à accesssibilité maximum pour le public.
Cette accessiblité de l’escalier par des personnes handicapées des membres inférieurs dépend non seulement de l’angle et du giron mais aussi de la profondeur de la marche et du débord des nez-de-marche : [2] une hauteur de marche faible induisant des nez prononcés n’est pas une bonne solution d’accessibilité quel que soit l’angle.
Angles de pente courants L’angle de la pente des escaliers se répartit ainsi :
A : rampe (de 0 à 24°)
a : rampe douce (de 0 à 6°)
b : rampe normale (de 6 à 10°)
c : rampe forte (de 10 à 24°)
B : escalier courant (de 24 à 45°), la valeur maximum est de 40° dans les lieux publics et de 45° dans l’habitation. La valeur courante (et donc la plus confortable) se situe aux environs de 30°.
C : escalier de machine (de 45 à 75°)
D : échelle (de 75 à 90°)
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Différents angles des pentes d’escalier TerminologieCage d’escalier : Pièce dans laquelle se trouve l’escalier (sans que l’escalier soit nécessairement adossé à ses parois appelées murs d’échiffre).
Échiffre, mur d’échiffre : mur sur lequel repose l’escalier.
Volée : Portion d’escalier comprise entre deux plates-formes et qui comprend les marches. Les marches sont droites (en parallèle) dans la volée droite, les marches sont rayonnantes dans la volée d’escalier à vis (à la française), les marches sont biaises ou balancées ou dansantes dans les quartiers tournants.
Palier : Plate-forme ménagée à l’étage accédant aux portes palières, le palier principal. La plate-forme intermédiaire est appelée repos ou palier de repos et ne donne pas accès à des locaux.
Jour : Espace vertical laissé par les volées, vide central dans la cage d’escalier.
Lisse (ou main-courante) : Elle appartient au garde-corps et elle accompagne l’escalier sur toute sa longueur.
Terminologie Échappée : Hauteur de passage, prise verticalement entre le nez de marche et la partie inférieure du plancher ou de la volée au dessus (mini : 1,90 m ; généralement : 2,10 m).
Marche : Degré, pièce horizontale sur laquelle on pose le pied. La marche se définit dimensionnellement par son emmarchement, son giron et sa hauteur. Formellement une marche peut être : droite ou carrée (si elle est rectangulaire) ; balancée ou dansante si les deux extrémités ont des largeurs différentes ; biaises si sans être balancée elle n’est pas perpendiculaire au limon. La marche du bas est la marche de départ, celle du haut est la marche d’arrivée ou marche palière.
Parties de la marche Marche : Surface horizontale sur laquelle on pose le pied.
Nez de marche : partie de la marche en saillie sur le nu de la contremarche, la hauteur du garde corps ou de la main-courante est calculée à partir du nez.
Collet : petit côté d’une marche balancée.
Contremarche : Partie verticale entre deux marches. La contremarche est sécurisante, cependant elle n’est pas systématique (les échelles de meunier n’en ont pas, par exemple).
Paillasse : Dans le cas des escaliers en béton, c’est la dalle en pente intégrant les marches d’une volée.
Limon : Pièce d’appui, poutre qui permet de tenir les marches d’escalier. Cette pièce se trouve parallèle au mur et suivant l’angle de l’escalier. Lorsqu’il est en bois, les marches et contremarches sont encastrées dans sa pleine masse. Pour les escaliers en pierre, le limon n’est pas une pièce d’appui, elle a une fonction esthétique et est autonome dans sa structure tout comme un arc-boutant peut l’être.
Crémaillère : Pièce d’appui, soutenant marches et contremarches, suivant l’angle de l’escalier, souvent plaquée contre le mur d’appui, et se différenciant du limon par le fait qu’elle est découpé suivant le dessous de la marche et l’arrière de la contremarche. [3]
Réglementation dans les lieux publicsLargeur de passageLa réglementation française de sécurité des établissements recevant du public (ERP) définit la notion d’unité de passage (UP) :
1 unité de passage équivaut à une largeur de passage de 0,60 m.
Exceptions : Une seule unité de passage vaut 0,90 m.
Deux UP valent 1,40 m.
On retrouve la valeur de 0,60 m à partir de 3 UP : 1,80 m et ainsi de suite.
Garde corpsRègles générales pour les particuliers Garde corps
rampant : Un garde corps rampant est le garde corps qui suit la volée d’escalier. Celui-ci doit toujours être prévu d’une hauteur de 0,90 m (900 mm) minimum par rapport à la verticale du nez de marche.
Garde de corps
de palier : Un garde corps de palier est destiné aux parties horizontale d’un escalier. Celui-ci doit toujours être prévu à une hauteur minimum de 1 m (1 020 mm généralement). Dans le cas d’un garde corps à lisses horizontales, on retrouve obligatoirement une plinthe, généralement situé à 50 mm du sol et qui monte jusqu’à 450 mm minimum, suivi du nombre de lisses souhaité pour obtenir 1020. L’espacement maximum de celles-ci doit être de 180 mm. Dans le cas d’un carde corps à balustres verticales, la principale règle est que l’espace maximum entre 2 balustres ne dépasse jamais 110 mm.
Règles générales pour les installations industriellesLe cas des installations industrielles réserve des normes un peu différentes. Dans le cas d’accès aux machines (généralement dans des sites industriels) une norme européenne prévoit une hauteur minimum de 1,10 m avec une plinthe sur une hauteur de 10 cm au bas du garde-corps. Le garde-corps doit avoir une résistance en pression horizontale suffisante pour retenir une personne.
Paliers Le palier est la plateforme qui reçoit les volées d’escalier montant et descendant et donne accès à l’étage par les portes palières.
Escaliers
droits ou tournants : Une volée de marches ne peut dépasser 25 marches. Si cela est le cas, des plate-formes dites repos doivent être inscrites entre deux volées dans l’escalier. Les volées peuvent être inégales.
Escaliers
hélicoïdaux : Il ne doit pas y avoir d’autres plates-formes que celles desservant les étages.
Balancement des escaliersLorsqu’un escalier est tournant, il existe plusieurs méthodes de calcul, dont celle de la herse. Plutôt que d’avoir un palier il est ainsi possible de calibrer les marches de façon uniforme quant à la rotation souhaitée (à 45, 90, 180 ou même 360 degrés)
Source : Wikipédia______________________________________________________________Notes[1] Menuisier : Étymologiquement spécialiste des objets menus, des meubles, soit des objets mobiles comme par exemple l’escabeau, le marchepied.
[2] L’ascension de ceux qui portent une prothèse fémorale -amputation du genou- lorsque la profondeur pas supérieure à la longueur de leur chaussure est impossible puisqu’ils ne peuvent pas poser complétement le talon artificiel. Cela rend difficile et dangereux l’ascension de ceux qui portent des prothèses tibiales -amputation de la cheville- si les nez sont non inclus dans la contre-marche verticale ou sont des nez inclus dans la contre-marche faite avec contre-fruit (non verticale) cas courant des volées en béton et font risquer l’accrochage et déséquilibre voire le déchaussage. La descente est dangereuse lorsque le giron n’est pas de la longueur de la chaussure.
[3] Le lecteur qui cherchera une liste exhaustive des termes se reportera à l’ouvrage collectif sous la direction de
Jean-Marie Pérouse de Montclos L’architecture : méthode et vocabulaire - Première partie, Chapitre II, Les divisions paragraphe 9 « L’escalier et la rampe d’accès » (p. 36 à 46 et illustrations 69 à 125)