Introduction La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle chez des
travailleurs exécutant de façon habituelle certains travaux et qui doivent
bénéficier d'une vaccination systématique. C'est le cas notamment du personnel
de traitement des eaux usées, des personnes travaillant dans les abattoirs, des
pisciculteurs, des pêcheurs. Et il ne faut pas oublier les personnes pratiquant
des activités de loisirs qui contractent de plus en plus souvent la
leptospirose. Cette dernière catégorie est en effet responsable de 75 % des 1
000 cas déclarés en 1996.
EpidémiologieEn 2000, le nombre de personnes atteintes de leptospirose en France était de
534. Par rapport aux années précédentes, ce chiffre est en baisse, à la fois en
métropole et dans les régions d'outre mer.
L'endémie prédomine en général au
second semestre c'est à dire à la période estivo-automnale. Pour ce qui est de
la
répartition en sérogroupes dans les différentes régions de
France, les
Leptospira grippo-typhosa, australis et
panama
sont bien représentés. Cette année,
Leptospira ictero-hemorragiae
représente moins d'un tiers de l'ensemble.
L'agent infectieux
L'agent responsable de la leptospirose est une bactérie du genre
Leptospira qui vit essentiellement parmi les rongeurs mais aussi dans les
zones humides. Le genre
Leptospira appartient à la famille des
spirochaetales ou spirochètes. Le genre Leptospira est constitué de nombreuses
espèces ou sérotypes (150) regroupés selon leurs parentés antigéniques en
sérogroupes (20) et responsables par conséquence des différentes formes de la
maladie. Notons la leptospirose ictéro-hémorragique (due à
L.ictero-hemorragiae), forme majeure, endémique, la plus fréquente et la
plus anciennement connue, et les leptospiroses dites mineures à symptomatologie
incomplète ou atténuée, dont les principales sont dues à des
Leptospira
bataviae, grippo-typhosa, canicola, pomona, sejroe et shermani.
ContaminationLes animaux en particulier les rongeurs constituent le réservoir bactérien.
Ces animaux rejettent les bactéries
Leptospira dans le milieu extérieur
par leurs urines. L'homme se contamine le plus souvent par contact cutané ou
muqueux avec la bactérie, au niveau d'une plaie ou au contact d'une peau
"macérée" par une immersion longue dans une eau infectée. Le germe n'est
généralement pas présent dans la salive et les morsures ne jouent pas un rôle
direct dans la contamination de l'homme (elles sont cependant à l'origine de
plaies pouvant offrir une porte d'entrée à la bactérie). Par la suite, les
bactéries passent dans le sang où elles se multiplient puis gagnent la rate, le
foie, le cerveau et d'autres organes. Les lésions les plus précoces sont les
lésions des endothéliums vasculaires.
Symptômes
La période d'incubation de la maladie est d'environ 15 jours. Les premiers
symptômes associent fièvre, frissons, douleurs musculaires et céphalées. En
quelques jours les signes évoluent avec des atteintes viscérale, hépatique(ictère cutanéo-muqueux ou jaunisse), rénale (insufisance rénale
fonctionnelle) voir une méningite hémorragique (saignements diffus).
Actuellement, la mortalité est de 2 à 5 %.
Diagnostic
Le diagnostic est difficile si on évoque pas la notion de risque. Il passe
par la recherche de germes donc par l'isolement de la leptospire dans le sang
(hémoculture) au cours des cinq à sept premiers jours, dans le
Liquide-Céphalo-Rachidien, dans les urines à partir du 12 ème jour. On peut
également faire un examen sérologiquequi correspond à la recherche
d'anticorps (ELISA, Martin et Petit).
Prévention <blockquote>
prévention individuelle : l'hygiène</blockquote>
Elle repose sur l'information des personnels à risque, la lutte contre les
rongeurs, l'assainissement des berges des cours d'eau, le contrôle des eaux de
baignade, le nettoyage des locaux infectés et des règles générales d'hygiène
surtout dans les professions exposées à la maladie. Ces règles passent par le
lavage systématique des mains (le port des gants est recommandé), éviter de
manger ou boire dans l'animalerie, changer quotidiennemet de tenue de travail,
éviter de manipuler de l'eau douce à mains nues. La lutte contre l'infection des
animaux domestiques permet également d'éviter la contamination de l'homme.
<blockquote>
prévention médicale : vaccination</blockquote>
La vaccination n'est malheureusement efficace que contre un seul type de
leptospire, le
Leptospira icterohemorragiae responsable de la
leptospirose ictérohémorragique. La vaccination ne protège donc pas contre les
autres formes de leptospiroses. Le vaccin est efficace et bien toléré. il est
administré à raison de deux injections à 15 jours d'intervalle, premier rappel à
6 mois puis tous les deux ans. En France, 17 % des personnels à risque sont
vaccinés. Le traitement est avant tout symptomatique, l'antibiothérapie
(pénicilline G, amoxicilline) n'étant utile que si elle est débutée précocément.
Cette dernière évite d'éventuelles complications mais ne modifie guère
l'évolution.