I. Diversité des classifications La systématique est la branche de la biologie qui traite de la classification
et du nom scientifique des organismes. Le principe central de cette discipline
est de regrouper les espèces qui partagent certaines similitudes anatomiques ou
développementales, et qui proviennent d'une même lignée évolutive.
La classification est en continuel changement. Au gré des nouvelles
recherches et découvertes, le regroupement des organismes est modifié. Selon les
interprétations, les sociétés, la résistance naturelle au changement qui retarde
l'adoption de certains regroupement par les scientifiques, ... on trouve à ce
jour des classifications de tout type, depuis la classification traditionnelle à
peine remaniée, jusqu'aux classifications strictement phylogénétiques en passant
par différents mélanges, par exemple gardant les catégories, mais s'alignant sur
les découvertes plus récentes en matière de phylogénie.
Le texte ci-après tente de présenter les principaux types de classifications
encore en vigueur.
1. La classification populaire Première en date, c'est elle qui primitivement (et vernaculairement) a permis
de distinguer les genres et les espèces. Elle conserve encore, de nos jours, son
importance. Fondée sur des critères simples : l'apparence, les mœurs supposées,
les cris, etc. elle ne s'embarrasse guère de données scientifiques.
Elle distingue, par exemple les hiboux des chouettes, les crapauds des
grenouilles, les rats des souris ... qui sont encore parfois, dans l'esprit d'un
certain nombre, censées être
maris et femmes . Ainsi le hibou serait le
mâle de la chouette, le crapaud celui de la grenouille, le corbeau celui de la
corneille, etc. Bien sûr cette classification varie en fonction des langues et
des cultures.
2. La classification scientifique traditionnelle Continuellement enrichie depuis sa création, la
classification
scientifique des espèces, encore très souvent utilisée est issue de
celle de Carl von Linné (1707 – 1778). Linné posa les fondations de la
systématique, et fut l'auteur d'une classification dont les grands principes
furent la base de la systématique scientifique jusqu'au milieu du XX° siècle.
Cette classification créationniste est battue en brèche avec Charles Darwin
qui recommande en 1859 une classification purement généalogique. S'il y a eu
évolution, les espèces doivent être classées selon leur degré d'apparentement
évolutif. Mais il faudra attendre près d'un siècle pour que nous y arrivions
vraiment.
La classification scientifique traditionnelle en deux groupes (végétal /
animal) a évolué pour aboutir à la constitution des
cinq règnes du
vivant .
D'après la classification en 5 règnes, il s'est produit au cours de
l'évolution cellulaire des organismes une coupure fondamentale qui distingue le
groupe des
eucaryotes et celui des
procaryotes
.
Les procaryotes sont unicellulaires, et leur matériel génétique n'est pas
enfermé dans un noyau. Ils possèdent des enzymes localisés dans la paroi
cellulaire et se multiplient par
scissiparité . Ils constituent
le premier règne.
Tous les autres organismes sont appelés des eucaryotes. Leur matériel
génétique est enfermé dans un noyau; ils possèdent des organites cellulaires, la
multiplication cellulaire a lieu par
mitose et ils présentent
souvent une reproduction de type sexuée.
Les eucaryotes peuvent être unicellulaires ou pluricellulaires. Les
eucaryotes unicellulaires sont appelés des
protistes et
constituent le second règne.
Enfin, les eucaryotes pluricellulaires sont divisés en 3 règnes, les
champignons, les métaphytes (végétaux chlorophylliens) et les métazoaires
(animaux pluricellulaires).
En biologie, la classification scientifique traditionnelle est telle que
cinq règnes divisent le monde vivant:
- Les procaryotes (bactéries et archéobactéries)
- Les protistes (eucaryotes unicellulaires)
- Les champignons (eucaryotes multicellulaires)
- Les végétaux (eucaryotes multicellulaires)
- Les animaux (eucaryotes multicellulaires)
Le classement repose sur une hiérarchie fixe de catégories de
taxons. Un taxon est un groupe à un niveau quelconque de
catégorie dans une classification hiérarchique (taxonomie)
Dans la classification traditionnelle, chaque taxon appartient à un rang
hiérarchique, espèce, genre, famille, ordre, etc. Les taxons d'un rang donné ont
un degré de ressemblance élevé (car ils partagent un certain nombre de gènes).
Ce degré de ressemblance diminue pour les taxons de rang supérieur ; il augmente
pour les taxons de rang inférieur. L'espèce constitue le taxon de base de la
classification systématique.
Exemple :
Canis lupus , le loup, est un taxon de rang spécifique
(catégorie : espèce) ;
Canis est le taxon immédiatement supérieur et
regroupe plusieurs espèces : chien, loup, chacal... (catégorie : genre) ; les
canidés, qui regroupent plusieurs genres :
Canis (chien, loup, chacal),
Vulpes (renard),
Alopex (renard polaire),
Lycaon
(lycaon), etc., constituent un taxon de rang familial (catégorie :
famille).
Dans la taxonomie traditionnelle, les taxons sont organisés dans l'ordre
suivant :
Règne Sous-règne
Superembranchement
Embranchement ou
Division Sous-embranchement
Super-classe
Classe Sous-classe
Infraclasse
Superordre
Ordre Sous-ordre
Infraordre
Superfamille
Famille Sous-famille
Tribu
Genre Sous-genre
Espèce Sous-espèce
Race ou
variété
Sous-race ou sous-variété
À titre d'exemple, pour l'espère humaine (homo sapiens sapiens) :
règne animal > embranchement des vertébrés > classe des mammifères >
ordre des primates > famille des hominidés > genre des homo > espèce
homo sapiens
Ce principe a été abandonné avec la classification phylogénétique