1. Présentation du genre Distribution
géographique Vaste aire de répartition naturelle dans
l’hémisphère Nord, de la zone subtropicale au cercle polaire arctique ; une
seule espèce,
P. insularis se trouve demanière spontanée dans
l'hémisphère Sud, au niveau de la Malaisie. En Amérique, la limite méridionale
se situe au Guatemala, pour l’Europe, en Afrique du Nord et aux îles
Canaries
Genre représenté dans tous les climats et sur tous les types de
sols, jouant non seulement un rôle économique important mais aussi un rôle de
protection contre l’érosion.
Formes Arbres de
formes et de hauteurs très contrastées, adaptées à des sols et des climats
extrêmes. Le représentant le plus grand se situe sur la côte Ouest des USA en
Californie ; il s'agit de
Pinus Lambertiana, un pin à cinq aiguilles de
la Sierra Nevada pouvant atteindre 70 m de hauteur. A l'inverse, on retrouve des
pins ne dépassant pas une dizaine de mètres de hauteur dans les régions sèches
et semi-désertiques de Californie ; il s'agit des épèces
Pinus
albicaulis et
Pinus aristata, qui peuvent rester des arbustes et
avoir plusieurs troncs.
Pinus banksiana, est l'espèce américaine la
plus nordique, capable d'atteindre le cercle polaire ; il s'agit d'une espèce
pionnière, à croissance en hauteur et volume extrêmement faible, atteignant 15 m
de haut à l’âge adulte. Sans intérêt économique, elle joue un rôle primordial
sur le plan écologique et contribue au maintien d’écosystèmes très
fragiles.
Plus proche de chez nous, dans les Alpes, une espèce d’une
vingtaine de mètres de hauteur,
Pinus uncinata, a une variété « mugho »
colonisant les plus hauts étages alpins ; il s'agit d'un arbrisseau ne dépassant
pas 3 m de haut.
Rôle économique Bois utilisé
en menuiserie, ébénisterie, charpente, parqueterie, mais aussi en caisserie ou
pour la production de pâte à papier.
Les Américains ont distingué deux
grandes catégories de bois, elles-mêmes subdivisées plus finement, pour exprimer
divers niveaux de qualité :
Soft-pine : bois tendres correspondant aux
pins à 5 aiguilles et commercialisés surtout en bois de pâte et en
caisserie.
Hard-pine : bois durs correspondant aux pins à 2 et 3
aiguilles et utilisés en menuiserie et charpente. On y retrouve les « Pitch Pine
» appelés chez nous pitchpin, pins à 3 aiguilles au bois lourd, orangé, aux
excellentes propriétés technologiques, abondamment commercialisés entre les deux
guerres (bon nombre de meubles ou de bancs d’école étaient réalisés en
Pitch-Pine dont le principal représentant est
Pinus palustris originaire de Virginie).
Gemmage La résine du
pin maritime (
Pinus pinaster) composée d’essence de térébenthine et de
colophane, a donné naissance à une industrie chimique florissante dans les
années 1880 et ce jusque dans les années 1960. Les demandes en résine étaient
telles qu’on constitua la plus grande forêt artificielle d’Europe dans les
landes de Gascogne. Le gemmage consiste à inciser le pin pour récolter dans des
godets fixés à l’arbre les oléorésines. Cette industrie a considérablement
régressé avec la concurrence de la pétrochimie. Le gommage est tout à fait
abandonné en France, mais encore pratiqué en Chine, au Brésil et au Portugal. Le
pin d’Alep,
Pinus halepensis, et le pin à crochet,
Pinus
uncinata, étaient aussi exploités pour leur
résine.
Particularités morphologiquesOn
distingue de trois types de rameaux et trois types de
feuilles.
Rameaux Auxiblastes : ramaux
longs à croissance illimitée, comportant des bourgeons terminaux et
subterminaux
Mésoblastes : rameaux courts latéraux ne dépassant pas 5
cm et ne comportant qu’un bourgeon à croissance limitée
Brachyblastes : rameaux nains (1 mm) sur lesquels naissent les euphylles scarieuses engainant
un faisceau d’aiguilles, les pseudophylles
Euphylles : feuilles primordiales
solitaires, aplaties, de plusieurs cm de long, présentes uniquement au stade
juvénile ; considérées comme les véritables feuilles
Euphylles
scarieuses : feuilles écailleuses situées à la base des ramaux
nains
Pseudophylles : faisceau de feuilles appelées aiguilles, souvent
réunies par 2, 3 ou 5 rarement par 1, 4, 6 ou 8
FleursSexualité complexe, les chatons mâles
apparaissent au début du printemps, en grappes volumineuses, à la base des
pousses. Quelques semaines plus tard, ceux-ci libérent une énorme quantité de
pollen surnommée « pluie de souffre ». Dès que le pollen est disséminé, les
strobiles mâles disparaissent.
Grâce à ses ballonnets gonflés d’air, le
pollen est transporté par le vent jusqu’à l’inflorescence femelle, sorte de
petit cône violacé, situé à proximité du bourgeon terminal et composé de
bractées minuscules et d’écailles portant 2 ovules. S’étant immiscé entre les
écailles, le pollen pénètre à l’intérieur de l’ovule mais sans le féconder ; la
maturation s'achève au printemps suivant. A ce moment le cône aura atteint 2 à 3
cm de longueur. Lors de la germination du grain de pollen, celui-ci émet un tube
pollinique au travers duquel les spermatozoïdes viennent féconder l’ovule.