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Anticorps anti-cyclic citrullinated peptide ou anti-CCP2
un nouvel outil diagnostique dans la PR
Vallbracht I et coll : « Diagnostic and clinical value of anti cyclic citrullinated peptide antibodies compared with rheumatoid factor isotypes in rheumatoid arthritis ». Ann Rheum Dis 2004; 63: 1079-1084.
Dr Odile Biechler - http://www.jim.fr
Le diagnostic précoce de polyarthrite rhumatoïde reste difficile et retarde la mise en route d’un traitement, alors que les nouvelles stratégies thérapeutiques s’appuient sur des protocoles de plus en plus agressifs en phase précoce.
La mise en évidence d’anticorps antipeptides cycliques citrullinés (anti-CCP), plus spécifiques que les facteurs rhumatoïdes, a constitué une avancée importante.
Il existe maintenant un test de deuxième génération par méthode ELISA, utilisant comme antigène des peptides synthétiques contenant de la citrulline (CCP2).
Selon les auteurs, le dosage du facteur rhumatoïde à IgM, le plus fréquemment utilisé, demeure un bon examen de dépistage de la PR, mais la spécificité du CCP2 est supérieure et sa recherche peut se montrer particulièrement utile en cas d'absence de facteur rhumatoïde chez des patients suspects de PR. Le dosage combiné du CCP2 et des 3 isotypes de facteur rhumatoïde pourrait constituer un meilleur outil diagnostique et pronostique que celui des FR seuls, et permettre ainsi une décision thérapeutique plus précoce.
Une étude prospective allemande avait pour objectif d’évaluer l’aide diagnostique apportée par les anti-CCP2 par rapport aux différents types de facteur rhumatoïde ( IgG, IgA, IgM). Sur les 715 patients inclus, 295 étaient atteints de polyarthrite rhumatoïde (diagnostic clinique selon les critères ACR), et les témoins se répartissaient en 3 sous-groupes : 163 présentaient une pathologie articulaire dégénérative ou inflammatoire d’un autre type (psoriasique, microcristalline, arthrose, spondylarthrite), 103 une connectivite ou une vascularite et 154 étaient bien portants.
Comme dans d’autres études, la spécificité du CCP2 s’est avérée très élevée (97,1 % contre 91 % pour le facteur rhumatoide à IgG). Sa sensibilité (64,4 %) était comparable à celle du facteur rhumatoïde le plus sensible, de type IgM (66.4 %).Mais l’association des dosages a permis d’améliorer la sensibilité, avec un score de 80,7 % en cas de recherche des CCP2 et des 3 isotypes de facteur rhumatoïde.
Un autre point intéressant est la présence, dans le groupe « vascularite ou connectivite », de 7 patients positifs pour le CCP2 et atteints d’arthrite non érosive. Il pourrait s’agir non pas de faux positifs, mais de malades présentant un syndrome de chevauchement.
L’apport diagnostique du CCP2 a été établi dans les polyarthrites rhumatoïdes étiquetées séronégatives auparavant. En effet, chez 30 des 87 patients (34,5 %) sans aucun facteur rhumatoïde détectable, le CCP2 s’est avéré positif ; cet intérêt était encore plus net au stade précoce et en cas d’atteinte articulaire grave.
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