Merouane Essâad lance un S.O.S

Détenu en Ukraine depuis 4 ans , Merouane Essâad lance un S.O.S par Sihem Tout

« Aidez moi, s’il vous plait trouvez moi une solution, dites au président Bouteflika que je suis seul !»

Ce sont les cris de désespoir, lancés depuis la prison de Giotimer, en Ukraine, par le jeune algérien, Merouane Essâadi, accusé de meurtre sur une personne par plusieurs coups de poignard et condamné à 12 ans de prison ferme par la justice ukrainienne.

Désemparé et ne sachant plus à quel saint se vouer, Merouane a fini par suturer sa bouche, à l’aide d’une simple aiguille, en signe de protestation contre cette injustice et le mutisme des autorités algériennes.

L’affaire remonte au 11 juin 2005, ou Merouane se trouvant par hasard dans une des ruelles de ce pays ou une personne gisait dans une marre de sang.

Ces agresseurs l’ont accusé d’avoir assassiné la victime, afin de lui voler son argent.
« On m’a accusé à tort, je ne connais même pas la victime », a attesté Merouane ,

Selon ses propos, la justice ukaranienne avait besoin de trouver un accusé, par peur de représailles de la famille richissime, de la victime. « C’est une affaire de la mafia locale », a-t-il déclaré à ses conseillers.

Depuis son incarcération, le jeune algérien, a remué ciel et terre pour qu’on lui vienne en aide. En effet, le comite exécutif de l’organisation ETTARAKI en Europe qui milite pour les droits de l’homme, a envoyé un communiqué en date du 03.11..2008, depuis Oxford, au ministre de la solidarité, de la famille et de la communauté algérienne à l’étranger, Djamel Ould Abbas.

« Il n’est pas acceptable qu’un jeune périsse dans les geôles d’une prison d’Ukraine, avec un dossier professionnellement fabriqué, par la police de Kiev. », rapporte le communiqué

Le prisonnier avait reçu plusieurs visites de la part d’une délégation algérienne, représentées par l’ancien ambassadeur d’Algérie, qui lui a promis d’étudier son cas afin de l’extrader vers l’Algérie.

«Au début, j’y ai cru à la promesse des autorités algériennes, car ils m’avaient promis de faire de leur mieux, et maintenant je me rends compte que ce ne sont justes que des paroles en l’air », rapporte les conseillers de Merouane sur sa langue.

Selon les conseillers juridiques du jeune prisonnier algérien, l’affaire de Merouane a engendré une mobilisation de plusieurs associations relevant du droit humain, notamment en Europe et en Amérique, avec en sus une pétition signée par plus de 275 000 personnes.

Actuellement, un nouvel organisme international, qui milite pour les droits des algériens, établis à l’étranger dénommé « Algerians together » vient de prendre le relais, pour défendre les intérêts du jeune Merouane.

« Je suis un algérien et je suis étonné que le soutien vient des étrangers et non de mon pays, l’Algérie », a encore martelé le prisonnier.

« Je veux rentrer dans mon pays, sinon je vais finir par me suicider », a t’il prévenu avant de se coudre la bouche.