. DéfinitionSe dit d'un médicament utilisé dans la lutte contre la douleur. Il existe plusieurs sortes d'antalgiques qui sont dispensés en fonction du type de douleurs rencontrées.
Ainsi l 'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a classé ceux-ci en trois paliers :
Palier I : Antalgiques périphériques (pour les douleurs légères à moyennes)
Palier II : Antalgiques centraux faibles (pour les douleurs moyennes à intenses)
Palier III : Antalgiques centraux forts ( pour les douleurs très intenses voire rebelles)
II. Les différentes classes d'antalgiquesChaque antalgique sera détaillé de façon précise sous forme de tableau, exploitant pour tous la famille, les noms commerciaux, les actions, les contre-indications, les effets secondaires.
1°/ Les antalgiques périphériques (palier I)On peut les qualifier d'usuels car ils sont ceux que chaque foyer garde dans sa pharmacie. En effet , ils sont utilisés dans le traitement des douleurs légères à moyennes. Plusieurs familles de médicaments sont utilisés comme antalgiques périphériques, les AINS ( Anti Inflammatoires Non Stéroïdiens) en font partie :
a) Les AINSIls sont utilisés soit en complément d'un traitement antalgique simple soit seul car ils ont une action anti-inflammatoire et anti pyrétique associées.
NB : Surdosage au paracétamolLe surdosage en paracétamol arrive trop fréquemment car ce médicament est en vente libre et un des produits les plus utilisé dans l'automédication, or une personne non informée sur la dose journalière à prendre risque d'être confrontée dans les premières 24 heures aux signes suivants en cas d'excès:
nausées, vomissements
anorexie
pâleur
douleurs abdominales
risque de cytolyse hépatique plus ou moins importante selon la quantité absorbée ( risque augmenté >10 g)
Antidote: Fluimicil ( mucolytique)
2°/ Les antalgiques centraux faibles (palier II)Ces antalgiques opiacés faibles sont souvent associés à d'autres substances .Sur le marché nous trouvons rarement de la codéine ou du dextropropoxyphène pur, leur action est souvent couplée à celle d'un antalgique périphérique.
NB : Surdosage à la codéineIl est possible chez les toxicomanes et autres que les doses normales soient largement dépassées .Ainsi des signes de surdosage apparaissent entraînant des conséquences plus ou moins graves.
Adulte :
dépression aiguë des centres respiratoires, oedème pulmonaire
Somnolence, ataxie
Rash cutané, prurit
Enfant :
Bradypnée
Myosis
convulsions
Visage bouffi, urticaire
Rétention urinaire
Collapsus
3°/ Les antalgiques centraux puissants (palier III)
a) Introduction:Le Pavot est un produit datant de l'antiquité où il était utilisé pour ses vertus calmantes. De cette plante a été extrait l'opium qui est en fait la substance au pouvoir analgésique grâce à la morphine, son principale alcaloïde. D'autres substances aujourd'hui reproduisent les effets de la morphine, on les appelle les substances opioïdes.
La morphine est un antalgique à effet central. Son effet est dû à son action d'activation dite agoniste des récepteurs opioïdes qui sont les récepteurs µ (mu), delta, kappa , qui se situent au niveau de la moelle épinière et au niveau supra-médullaire. Les antalgiques opioïdes sont classées selon leur action au niveau des récepteurs opioïdes, ainsi nous distinguons plusieurs classes :
- Action agoniste : les agonistes purs comme la morphine vont directement sur les récepteurs opioïdes et reproduisent tous les effets de la morphine, en augmentant les doses on peut atteindre un effet maximal.
- Action agoniste/antagoniste ou agoniste partiel : ils ont une efficacité limitée car ils ont un effet plafond même si l'on augmente les doses . Ils ne reproduisent pas tous les effets de la morphine et s'ils prennent la place d'un agoniste pur ils en réduisent l'effet.
- Action antagoniste : (la Naloxone) Ils se fixent sur un des récepteurs opioïdes mais ne l'activent pas et empêchent les agonistes d'agir. C'est donc l'antidote de la morphine en cas d'intoxication.
Mais la morphine a en plus de ses effets antalgiques des propriétés pharmacologiques à l'origine le plus souvent d'effets indésirables à type de constipation, nausées, vomissements et par son action sur les récepteurs mu, elle peut entraîner une dépression respiratoire ( bronchoconstriction) et un effet sédatif. Une autre action sur des récepteurs opioïdes sigma explique l'effet psychologique c'est à dire une perturbation de l'activité mentale , ce qui explique le détournement de certains médicaments par les toxicomanes. La morphine est peu modifiée dans l'organisme, elle est surtout excrétée dans l'urine en nature et sous forme conjuguée.