Qu'est-ce que la pression artérielle et qu'appelle-t-on hypertension artérielle ?
La pression artérielle correspond à la pression (ou poussée) exercée par le sang contre les parois des artères. Cette pression est exprimée par 2 valeurs correspondant à la maxima et à la minima, ex : 150/90 millimètres de mercure (c'est l'unité de pression actuellement utilisée mais elle devrait changer prochainement). En fait, dans le langage courant on parle de 15/9.
Chez un même individu, la pression artérielle subit des variations normales d'un jour à l'autre et même fluctue d'un moment à l'autre au cours de la journée. Ainsi, les valeurs baissent généralement dans la nuit et à l'inverse remontent au petit matin et augmentent par à-coups sous l'effet de certaines émotions (colère, peur, douleur, excitation). Lorsque les valeurs restent trop élevées de façon permanente, on parle alors d'"hypertension artérielle".
Quelle est la cause de l'hypertension ?
L’hypertension artérielle est la conséquence d'un dysfonctionnement des artères. Chez les sujets jeunes : la cause habituelle de l'hypertension est due à une difficulté d'ouverture des artères de petite taille, qui n’arrivent pas à se relaxer correctement pour recevoir le sang provenant du coeur. Chez le pression âgée : la cause habituelle est une perte de la souplesse des artères de grosse taille, qui n'arrivent pas à se relaxer correctement pour recevoir le sang provenant du coeur.
Si ces anomalies artérielles peuvent être provoquées par de nombreuses causes (stimulation du système sympathique, augmentation de la libération d'hormones, dysfonctionnement rénal, déséquilibre génétique ou alimentaire), les raisons du déclenchement de ces perturbations ne sont pas connues.
Si elle n'est pas soignée, l’hypertension favorise après quelques années des maladies graves et handicapantes: attaque cérébrale avec paralysie, angine de poitrine et infarctus, oedème pulmonaire par insuffisance cardiaque, destruction rénale conduisant à la dialyse.
Les différentes formes de l'hypertension ?
Tous les hypertendus ne se ressemblent car la maladie peut débuter à tous les âges et de nombreuses circonstances peuvent modifier l'aspect que prendra l'hypertension artérielle. Il existe différentes formes à l'hypertension artérielle, et chacun peut tenter de trouver celle qui lui correspond.
J’ai moins de 50 ans
Un de mes parents a été soigné pour hypertension qui a débuté avant l’âge de 50 ans
Le chiffre de la diastolique est difficile à contrôler
Hypertension familiale ou essentielle
J’ai moins de 60 ans
Je suis en surpoids
Ma taille de ceinture dépasse le 100 cm
J’ai du diabète
J’ai des triglycérides
J’ai de la goutte
Hypertension métabolique ou du diabétique
J’ai plus de 60 ans
Je suis soigné pour hypertension depuis plus de 10 ans
J’ai fumé je fume toujours
J’ai du diabète
J’ai du cholestérol
Le chiffre de la systolique est difficile à contrôler
Ma tension est variable
Hypertension vasculaire ou systolique
J’ai une tension qui n’est pas contrôlée par les médicaments
J’ai un manque de potassium dans le sang
J’ai fumé
J’ai une artérite
J’ai de l’insuffisance rénale
J’ai du diabète
Hypertension endocrinienne ou rénale
L'hypertension est-elle fréquente ?
Au début des années 2000, près de 25 % de la population adulte mondiale présentait une hypertension artérielle, soit environ 1 milliard de sujets. En France, environ 8 millions d’adultes sont soignés pour cette maladie. Si autant d’hommes que de femmes sont touchés, l’hypertension est plus fréquente avec l’âge et 70 % des hypertendus ont plus de 60 ans.
C’est en mesurant la pression artérielle que l’on peut savoir si il existe une hypertension. Une enquête réalisée en France en 2004 indique qu’en plus des sujets traités, 1/3 de la population adulte a une hypertension qui n’a pas été dépistée ou qui n’est pas traitée.
Des traitements sont disponibles pour soigner l’hypertension, mais les enquêtes effectuées ces dernières années indiquent que seulement 1/3 des hypertendus qui suivent un traitement ont une tension correctement contrôlée.
Est-ce grave d'avoir de la tension ?
Les risques sont rarement immédiats. Certes, il peut arriver, mais c'est assez peu fréquent, que la pression augmente brutalement - on parle alors de "poussée hypertensive" - entraînant des symptômes : malaise, étourdissements, maux de tête violents, difficulté à respirer, (voire un accident plus grave) nécessitant une prise en charge médicale rapide.
En fait, l'hypertension artérielle est insidieuse, sans symptômes (voir chapitre comment puis-je savoir que je suis hypertendu ?). C'est pourquoi bien qu’un mauvais fonctionnement des artères par un manque de souplesse, soit à l’origine de l’hypertension, la plupart des patients ne se sente pas malade. Mais cette maladie « silencieuse » va favoriser la survenue d’autres maladies du cerveau, du cœur, des reins ou des artères qui elles vont provoquer des signes. C’est pourquoi l’on parle aussi de l’hypertension comme d’un « facteur de risque », ce qui indique que l’hypertension accélère la survenue d’autres maladies cardio-vasculaires.
Ainsi, la gravité de l'hypertension tient à ses conséquences à long terme sur différents organes :
le cerveau : risque d'accident vasculaire cérébral, soit "attaque" avec séquelle à type de paralysie, liée à l'occlusion d'une artère irriguant le cerveau), soit plus rarement hémorragie cérébrale par rupture d'un vaisseau
le cœur : risque d'infarctus du myocarde ou de défaillance cardiaque
les artères : rigidification des parois
les reins : insuffisance rénale et risque de devoir recourir à la dialyse (rein artificiel)
Qu'appelle-t-on facteurs de risque de maladie cardiovasculaire ?
Les facteurs de risque cardiovasculaire sont des anomalies ou des comportements qui augmentent les risques d'avoir une maladie cardiaque ou des vaisseaux. Ainsi, l'hypertension est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Mais il en bien d'autres (le cholestérol, le tabagisme, le diabète).
Plus on cumule les facteurs de risque, plus le risque de développer une maladie cardiovasculaire augmente.
Il est donc important de rechercher puis de contrôler, chaque fois que cela est possible, l'ensemble des facteurs de risque présents. La plupart peuvent être modifiés / ou maîtrisés alors qu'il y en a certains sur lesquels on ne peut pas agir.
Les principaux facteurs de risque de maladie cardiovasculaire sont :
Le sexe masculin. Les femmes sont relativement protégées jusqu'à la ménopause.
L'hérédité : Une histoire familiale de maladie cardiaque précoce avant l'âge de 65 ans chez votre mère ou une sour, ou avant l'âge de 55 ans chez votre père ou un frère augmente votre propre risque d'accident cardiaque.
L'âge : Au-delà de 50 ans pour les hommes et de 60 ans pour les femmes.
Le tabagisme.
Un taux élevé de cholestérol.
L'hypertension artérielle.
Le diabète.
Le surpoids et a fortiori l'obésité.
Un mode de vie sédentaire.
Comment savoir que l'on est hypertendu ?
Le plus souvent, l'hypertension ne s'accompagne d'aucun symptôme. Quelques personnes se plaignent parfois de maux de tête (plutôt au niveau de la nuque, le matin au réveil), de bourdonnements d'oreille, d'une sensation de mouches volantes devant les yeux, de saignements de nez.
Une enquête réalisée en France en 2004 indique qu’en plus des sujets traités, 1/3 de la population adulte a une hypertension qui n’a pas été dépistée ou qui n’est pas traitée. La mesure de la tension artérielle au cours d’une visite médicale est le meilleur moyen de dépister une hypertension artérielle. La mesure de la tension est recommandée une fois par an à partir de l’âge de 40 ans. Si votre père ou votre mère a été soigné pour une hypertension avant l’âge de 50 ans, le dépistage annuel est souhaitable à partir de l’âge de 20 ans.
Comment mesure-t-on la pression artérielle ?
La mesure de la pression artérielle est un examen rapide, facile et indolore, qui doit être réalisé après au moins 5 minutes de repos, en position assise ou allongée. La pression artérielle est exprimée par deux chiffres accolés - le plus élevé (maxima) correspond à la pression systolique et le plus bas (minima) à la pression diastolique (voir PAS et PAD). Par exemple, on dira que vous avez 13/8 de tension ou 130/80 (ce qui correspond à une hauteur en millimètres sur une colonne de mercure).
Il est nécessaire de renouveler les mesures au cours d'une même consultation et lors de consultations successives (à un mois d'intervalle) avant de porter le diagnostic d'hypertension.
Dans certains cas, votre médecin pourra vous proposer de mesurer vous-même votre tension au moyen d'un appareil automatique qu'il vous conseillera (voir chapitre Automesure tensionnelle), ou demandera un enregistrement continu de votre tension pendant 24 heures (enregistrement Holter tensionnel ou MAPA = Mesure Ambulatoire de la Pression Artérielle) pour confirmer le diagnostic et s'assurer du caractère permanent de l'élévation tensionnelle (voir Quels examens devrai-je subir ?)
L'appareil employé peut être un tensiomètre avec cadran gradué, un tensiomètre à colonne de mercure, ou un appareil électronique automatique avec affichage des mesures (qui ne nécessite pas l'emploi d'un stéthoscope).
Qu'est-ce que la pression artérielle systolique ?
La pression systolique correspond à la pression qui règne dans les vaisseaux au moment où le cour se contracte. C'est le premier (le plus élevé ou maxima) des deux chiffres composant la mesure de votre tension, soit 13/7.
Qu'est-ce que la pression artérielle diastolique ?
La pression diastolique correspond à la pression qui règne dans les vaisseaux entre deux contractions. C'est le deuxième (le plus bas ou minima) des deux chiffres composant la mesure de votre tension : 13/7.
Les valeurs normales de pression artérielle
On considère que la tension normale chez un adulte ne doit pas dépasser 14/9, ou encore 140/90 mmHg, au repos lorsqu'elle est mesurée en consultation. La tension est généralement un peu plus basse lorsqu'elle est mesurée par la personne elle-même, en-dehors du cabinet médical, à l'aide d'un appareil d'automesure. Les valeurs normales de tension sont alors de 135/85 mmHg.
Il s'agit de valeurs-seuil au-delà desquelles on commence à parler d'hypertension ; cela ne signifie pas qu'il faille débuter obligatoirement et immédiatement un traitement dès que la tension dépasse ces valeurs.
Dans certains cas particuliers : personnes diabétiques ou ayant une défaillance rénale, les valeurs de pression artérielle considérées comme limites sont légèrement plus basses : 130/80 mmHg.
L'hypertension systolique
Le vieillissement provoque une diminution de la souplesse des artères : le chiffre le plus élevé de la tension augmente alors progressivement avec l'âge. Ce type particulier d'hypertension est appelé "hypertension systolique" et parfois "hypertension vasculaire" car elle est la conséqunce du vieillissement ou d’une maladie des vaisseaux. Cette hypertension est fréquente après 60 ans, chez les hypertendus soignés pour hypertension depuis plus de 10 ans, chez ceux qui ont fumé ou fument toujours, chez les diabétiques et les sujets qui ont du cholestérol depuis plusieurs années. Les difficultés dans le traitement de cette hypertension sont liés au fait que le chiffre de la systolique est moins facile à contrôler que le chiffre de la diastolique et que l’hypertension systolique est très variable.