Définition
La greffe de rein est une intervention bien maîtrisée dont ont bénéficié, en 2002, plus de 2 000 personnes. C'est la première des greffes pratiquées en France, puisque 52 % de celles-ci concernent le rein.
Elle est réalisée en cas d'insuffisance rénale, sur des personnes dont les reins n'assurent plus leur fonction première, qui est de filtrer le sang et générer l'urine.
Explication
Les reins jouent un rôle vital. Ils sont composés de multiples éléments, les néphrons, faits de vaisseaux et de tubes. Le sang de notre organisme parvient au niveau des reins et passe dans les tous petits vaisseaux, où il est filtré. Les éléments essentiels vont être gardés tandis que l'eau en excès et les déchets vont constituer l'urine.
L'inflammation d'un rein, une polykystose rénale (maladie héréditaire caractérisée par le développement de kystes dans les reins) ou encore des maladies comme le diabète peuvent conduire à l'insuffisance rénale.
Jusqu'en 1955, début de la dialyse, on mourrait systématiquement d'un mauvais fonctionnement des reins, à cause des déchets qui s'accumulaient. La possibilité de remplacer les reins par une machine, la dialyse, a révolutionné la prise en charge des malades. C'est un système particulier qui recueille le sang du malade, le filtre et le réinjecte dans le corps.
Mais aujourd'hui, il y a une alternative à ce traitement lourd et contraignant : la greffe de rein.
La greffe
Elle consiste, en général, à utiliser le rein d'un donneur en état de mort cérébrale, c'est-à-dire une personne qui est morte et dont les organes sont maintenus en vie grâce à des machines. Un tout petit nombre d'opérations se fait grâce au don d'une personne apparentée.
Le rein greffé peut transmettre des maladies graves, notamment virales, mais ce risque est actuellement très faible grâce aux examens réalisés, avant le prélèvement, sur le donneur.
Plus grave, le risque de rejet. En effet, lorsqu'on introduit un élément étranger, la réaction du corps est de le rejeter, grâce à son système immunitaire. Pour éviter cela, un traitement immunosuppresseur, qui diminue l'action des défenses, est prescrit. Celui-ci doit être pris scrupuleusement, tant que la greffe fonctionne, bien sûr.
Pour les reins prélevés chez des personnes décédées, la répartition des greffes est réglementée au niveau national par l'Etablissement français des greffes. Le nombre de reins à transplanter est faible et l'attente est donc longue.
On greffe en priorité les enfants de moins de 16 ans et les patients qui ont un système immunitaire trop efficace et qui détruit le rein. Ensuite, le choix se fait en fonction de nombreux critères, notamment le groupe sanguin et les particularités des défenses immunitaires, qui conditionnent la réussite de la greffe.
La solution du donneur apparenté est favorisée par les équipes médicales car l'opération est planifiée et le rein est conservé moins longtemps à l'extérieur du corps, ce qui améliore sa "qualité".
Cependant, prélever un rein à une personne en parfaite santé est une opération délicate et stressante pour les médecins. Ces greffes de rein ne représentent encore que 5 % en France, contre 50 % aux Etats-Unis. Ce qui est l'occasion de rappeler que l'on a toujours besoin de donneurs, particulièrement de sang et de moelle osseuse.
Les résultats de la greffe sont évalués de manière régulière. Sa durée dépend de beaucoup de facteurs, dont les réactions immunitaires ou l'apparition d'infection. Un an après la transplantation, 90 % des reins fonctionnent bien et 60 % sont toujours fonctionnels au bout de dix ans. Après, la dialyse ou une nouvelle greffe est à nouveau envisagée