Quelques chiffres
En 2005, après l'Espagne, le Portugal et la Suisse, l'épidémie de grippe s'est installée en France. On parle d'épidémie lorsque 165 personnes sur 100 000 sont atteintes.
Fin janvier 2005, elle avait touché 450 000 personnes sur le territoire français, et les observateurs estiment que le pic de l'épidémie devrait avoir lieu à la mi-février.
Les virus
Les responsables de cette infection sont des virus Influenza, A, B et C. Un virus est composé de divers éléments qui peuvent subir des transformations, appelées "mutations". Il change alors de forme.
Les virus A et B sont très variables, tandis que le C, lui, reste plus stable, relativement identique avec le temps.
Le vaccin
Pour éviter d'être touché, il n'existe qu'une solution : la vaccination. Celle-ci protège plus de 70 % des personnes vaccinées et atténue considérablement la maladie chez les autres.
C'est à l'Institut Pasteur que les chercheurs mettent au point le vaccin.
Celui-ci est fabriqué en fonction du virus, et comme celui de la grippe évolue chaque année, le vaccin est donc "actualisé" à chaque fois. Un exemple : en 2005, le virus est de type A. Il existe différents sous-types, en fonction des mutations : cette fois-ci, c'est le virus A, H3N2, qui est en cause.
Le virus de la grippe, lorsqu'il pénètre dans l'organisme, va provoquer la maladie, sauf si l'on a appris à l'organisme à reconnaître ce virus, à l'identifier comme dangereux, et donc à l'attaquer. C'est le but du vaccin, qui contient le virus auquel on a fait perdre sa dangerosité et auquel on ajoute ce que l'on appelle des adjuvants qui vont stimuler le système de défense.
Pour que le vaccin ne déclenche pas la maladie, soit l'on tue le microbe à l'origine de la maladie, soit l'on atténue son pouvoir infectieux, ce qui est le cas pour la grippe. C'est pourquoi on parle de "virus inactivé".
Le vaccin qui a été commercialisé en France au mois d'octobre 2004 a en fait été élaboré bien avant, au printemps 2004. En effet, les chercheurs travaillent sur les souches grippales observées dans l'hémisphère Sud, qui est alors en plein hiver. Ce sont ces mêmes souches qui arrivent quelques mois plus tard chez nous.
Les épidémies
La grippe se manifeste en fait sous deux formes : les épidémies saisonnières - comme ce qui se passe en France chaque hiver - et les épidémies mondiales, appelées pandémies. Celles-ci sont liées à une transformation radicale du virus par rapport à celui de l'année précédente. Ainsi, personne ne sait se défendre, ce qui a pour conséquence une grande mortalité.
Quelques exemples : en 1918, la grippe espagnole a tué plus de 20 millions de personnes. En 1957, la grippe asiatique a fait près de 100 000 victimes aux Etats-Unis. Et dix ans après, à partir de Hong-Kong cette fois, elle a entraîné 18 000 décès en France.
Ce virus cosmopolite n'a pas fini de faire parler de lui, que ce soit sous forme de grippe "classique" ou de forme plus compliquée, comme la grippe aviaire, qui représente une menace réelle d'après certains experts.
Reste que la priorité en France est la grippe "classique". Fièvre, douleurs dans les muscles, malaise, maux de tête sont des signes traditionnels. Ils durent plusieurs jours, voire une semaine ou deux, puis disparaissent.
Ces signes sont particulièrement graves chez les personnes âgées, surtout lorsqu'elles ne sont pas vaccinées. Chaque année, en France, près de 7 500 personnes âgées meurent encore de la grippe et de ses complications.