L' architecture vernaculaire se réfère à un type de construction qui est indigène, à une époque spécifique ou un endroit précis (et non pas importé ou copié d’ailleurs).
Origine
Le terme de vernaculaire vient du latin « vernaculus », le quartier des esclaves derrière le jardin du maître. En linguistique, vernaculaire se réfère au langage particulier utilisé en un temps, en un endroit ou par un groupe de personnes dans lequel l'observateur n'est pas inclus. Voir Langue vernaculaire.
Dans la taxinomie des plantes, les noms vernaculaires sont les noms communs qui vont de pair avec le nom latin.
Architecture vernaculaire est une appellation datant du troisième tiers du XXe siècle particulière à la nouvelle tendance dans cette époque de prendre en compte en globalité la société productive et la planète. En France cette appellation suit la naissance de l'écologie comme parti polique.
Définition
Le plus souvent ce qu'on désigne par architecture vernaculaire est aujourd'hui la construction rurale ou de périphérie de ville au moment de la construction, de bâtiments résidentiels, sans maître d'œuvre ou architecte en autoconstruction. Actuellement, la construction de grands bâtiments utiles ruraux dans les pays développés n'est plus faite suivant le mode traditionnel, mais en utilisant le schéma moderne utilisant les normes dimensionnelles des éléments constructifs nouveaux standardisés et économiques en matériaux modernes depuis le XIXe siècle fabriqués non localement. Le terme vernaculaire désigne la construction qui utilise les ressources disponibles localement pour répondre aux besoins locaux avec une méthode locale.
Dans les pays développés structurés sur une culture importée par des colonisateurs occupant les terres agricoles, cette appellation, en interne, prend en compte l'existence d'une culture autochtone autonome plus ou moins résiduelle (Sud des États-Unis amérindien, Australie, Alaska, Sibérie) ou une mixité de culture (Import de culture religieuse en Orient, Siam etc. Import de culture commerciale au Japon et Chine. Créolisation du Sud des États-Unis, des Iles Anglaises Françaises Espagnoles Hollandaises ou Portugaises.)
En Europe l’architecture vernaculaire désigne la construction populaire en général construite par des personnes dont l'activité principale n'est pas une activité de bâtisseurs[1]. Les lieux de culte qui ont un modèle externe à la collectivité locale ne sont pas compris dans cette architecture. Sa tendance à évoluer dans le temps reflète le contexte environnemental, culturel et historique dans lequel elle existe. En France la fédération des styles s'est faite essentiellement à partir du XVIIe siècle avec pour raison les importants moyens de communication développés par l'état central. On appellera à partir de là style « traditionnel » ce qui est bâti par des ouvriers dont l'activité principale est de bâtir, lorsqu'il y a ornementation ce qui s'écarte du style seigneurial et du style bourgeois dans la cité dont le modèle est quasi universel. Souvent dénigrée parce qu’on la trouvait trop simple et sans raffinement, l'architecture vernaculaire a aussi ses partisans qui soulignent son importance dans le style d'aujourd'hui.
Contrairement à l’architecture des architectes utilisant le plan, la connaissance constructive dans l’architecture vernaculaire est souvent véhiculée par les traditions locales. Elle s’appuie plutôt, mais pas uniquement, sur une connaissance empirique acquise à travers des tentatives et des échecs sur des matériaux. Elle est une architecture en ce sens qu'elle conceptualise l'espace bâti suivant un modèle (local) qui définit des volumes et les articulations intérieures[2] avec leur destinations d'usage, qui définit la masse plus l'aspect extérieurs liés aux matériaux. Elle est généralement transmise de génération en génération plutôt que soutenue par la connaissance de la géométrie et la physique. Elle poursuit le mode habituel de construction avant la Renaissance.
Ceci bien sûr ne veut pas dire que certains architectes n’utilisent pas l’architecture vernaculaire dans leurs conceptions (voir la mode du "Chalet Suisse" en Angleterre de la fin du XIXe siècle) ou ne sont pas résolument ancrés dans l’architecture vernaculaire de leur pays et région afin de produire le caractère adapté et inséré (voir la construction en pisé dans la région Sud-Est de la France).
Le terme vernaculaire ne doit pas être confondu avec ce qu’on appelle par ailleurs l’architecture « traditionnelle » qui est celle bâtie avec des ouvriers du bâtiment qui ne sont pas les utilisateurs des bâtiments[3], quoiqu’il y ait des liens entre les deux. L’architecture vernaculaire peut être adoptée à certaines époques et affinée dans des propositions culturellement acceptées, mais seulement par sa répétition admise elle peut devenir « traditionnelle ». L’architecture traditionnelle peut aussi bien inclure par exemple des temples et des palaces, ce qui ne serait pas habituellement catalogué dans la rubrique « vernaculaire ». En France par exemple l'enclos breton (ensembles clos paroissiaux église-baptistère-cimetière-ossuaire-calvaire bâtis de 1550 à 1700) considéré comme traditionnel est une architecture vernaculaire de même type que le temple vaudou puisqu'il comporte exprimé ou en filigranne la figure de l' Ankou [4]. Au Japon par exemple, toute l’architecture pré-moderne n’est pas « vernaculaire », seuls les bâtiments ruraux et les structures le seraient. Aux États-Unis, l’architecture vernaculaire pourrait correspondre aux bungalows dits artisanaux, à la mode au XIXe siècle, bien que le bungalow en tant que forme architecturale ne soit pas originaire des États-Unis. Le terme « vernaculaire » reste sujet d'ambiguïté selon la culture du celui qui l'emploie.