L’architecte au service du citoyen
L’architecte doit pouvoir guider le citoyen vers une construction durable ;
c’est aussi sa responsabilité, dans sa relation aux clients,
aux projets et au débat public.
La formation et l’information des maîtres d’ouvrages,qu’il s’agisse des particuliers comme des acteurs publics, est une des clés du développement durable dans la construction.
C’est la condition pour sortir de la tyrannie destructrice du moins disant qui porte le poids de choix pernicieux pour l’environnement, inadaptés aux hommes et dont les générations futures assumeront l’incidence. Le rôle de l’architecte
est à la fois de prendre connaissance des particularités du site et des cultures locales pour mieux répondre à l’intégration dans le paysage et aux aspirations des usagers.
L’architecte est aussi celui qui peut apporter au citoyen la dimension créatrice sans laquelleaucune construction ne dure, parce qu’ellene suscite plus l’envie d’être transmise auxgénérations futures. Mais la création esthétiqueest indissociable de la qualité environnementaledu bâti et de sa bonne intégrationdans le paysage, naturel ou urbain. En rappelantces principes fondamentaux, les architectesécartent la production de masse qui aprivé des millions de personnes du droit à l’architecturedans leur vie quotidienne. Le retourà une vision créatrice du bâti est une exigencepour la viabilité de nos espaces urbainsmodernes dans lesquels l’enfant, la personneseule ou âgée trouvent difficilement leur placeaujourd’hui.
L’architecte doit être partie prenante dans le débat public qui fait émerger les problèmes de la
vie sociale, liés à la gestion de l’espace, aux équipements sociaux, à la cohabitation des communautés et à l’organisation des services collectifs.
Ce débat est intense parce qu’il fait ressortir la complexité même d’une gestion durable où la combinaison d’exigences contradictoires et la confrontation naturelle des intérêts se retrouvent dans les choix de conception. En partageant sa réflexion et son expérience avec ceux qui s’interrogent, l’architecte apporte la vision durable qui permet de faire évoluer la qualité générale des ouvrages, et éclaire ainsi le débat sur le long terme.
Cette participation au débat doit s’accompagner d’une plus grande écoute du client et de la population en amont des projets et dans le cours de leur définition. Les procédures de PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) sont l’occasion privilégiée procurée par la loi pour faire s’exprimer les populations dans le cadre des divers projets d’urbanisme, en amont des PLU (Plans Locaux d’Urbanisme) qui prennent une importance considérable pour la structuration de nos villes à long terme.
Les architectes doivent être acteurs des procédures consultatives et participatives, tant pour nourrir leur analyse que pour susciter un questionnement approfondi, indépendant et concret. Le durable doit faire entrer l’urbanisme dans une ère où le réglementaire ne remplace pas le dialogue et où la vision collective, au carrefour des projets individuels, est mieux comprise et acceptée.
“C'est surtout le moyen de faire correctement notre travail, avec du temps de réflexion, une participation volontaire du maître d’ouvrage et du coup une prise de conscience de ce que notre profession peut apporter,
Me semble-t-il ! Ne perdons pas de vue notre rôle social et pédagogique face aux enjeux urbains, en cette période de remise en question des schèmes antérieurs”