Vers un meilleur sommeil : les conditions biologiques
" Comme on fait son lit, on se couche " pourrait bien en fait se traduire par " mieux on prépare sa nuit et mieux on dort " Quelle que soit la vigueur des nuisances de la vie contemporaine, nous sommes tous en mesure de créer des conditions plus satisfaisantes pour un meilleur sommeil. Mais dans cet objectif, il faut tout d'abord mieux connaître les multiples facteurs qui interviennent dans la constitution du sommeil de qualité auquel nous aspirons tous. On peut les regrouper en trois catégories : les conditions biologiques, les conditions liées à l'environnement du dormeur et celles, enfin, dépendant du dormeur lui-même.
LES CONDITIONS BIOLOGIQUES
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Elles sont de deux ordres. Tout d'abord, il y a, bien sûr, la quantité de sommeil nécessaire. Nous avons déjà vu qu'elle dépend de chaque individu et se modifie avec l'âge. Rappelons simplement pour mémoire qu'un adulte doit dormir en moyenne six à huit heures.
Certains ne requièrent que très peu de sommeil, de deux à quatre heures par nuit (c'est l'exemple célèbre de Napoléon), d'autres ont besoin impérativement de douze heures ( c'était le cas d'Einstein ).
Mais il y a aussi le rapport entre nos propres rythmes biologiques et le moment du cycle circadien que nous consacrons au sommeil. L'une des conditions essentielles est de bien respecter ces rythmes biologiques que certains d'entre nous oublient trop souvent ou sont conduits à négliger, à l'instar des travailleurs qui " font les 3x8 ", dont le sommeil peut être altéré par ce rythme de travail.
Pour savoir quelle est la durée du sommeil nécessaire pour soi, c'est simple : il suffit de se réveiller frais et dispos. Vous comptez vos heures de sommeil, et vous saurez ainsi si vous êtes un petit ou un gros dormeur.
Une fois votre temps de sommeil déterminé, vous pouvez essayer de modifier progressivement votre heure de réveil en agissant seulement sur le moment d'endormissement. Par exemple, si vous vous réveillez en pleine forme à six heures, couchez-vous à vingt-deux ou vingt-trois heures. Mais ne soyez pas plus royaliste que le roi : ce sont seulement des horaires indicatifs, que vous pouvez changer facilement selon vos activités.
Le sommeil et le bruit
Il est préférable de dormir dans le calme et, si possible, loin du bruit. Mais des chercheurs ont réalisé, dans ce domaine, une découverte surprenante, montrant que l'absence totale de bruit est également néfaste à un bon sommeil. En effet, ils ont observé que les individus placés en isolation sensorielle, et donc sonore, ont des difficultés d'endormissement, à cause de l'anxiété que provoque cette absence d'environnement sonore. Un résultat qui pourrait se traduire schématiquement en : " ni trop, ni trop peu de bruit ".
En réalité, dans les situations de la vie quotidienne, c'est bien le " trop de bruit " qui pose problème. La réduction des nuisances sonores ne garantit certes pas un sommeil de qualité, mais elle en constitue assurément l'un des facteurs prédominants. Il est également prouvé maintenant que le bruit est beaucoup plus nocif la nuit, pendant le sommeil, que pendant la journée, en particulier pour les enfants. Sans que nous en ayons conscience, le bruit nocturne modifie la tension artérielle et de nombreuses constantes biologiques de l'organisme.
Vers un meilleur sommeil : les conditions liées à l'environnement
Aménagez votre environnement. Dormez dans la pièce la moins bruyante de votre appartement. Les couleurs doivent être apaisantes (bleu, vert, blanc) et le mobilier sobre. Utilisez des lumières discrètes et indirectes et une température pas trop élevée (18°C à 20°C au maximum). Pensez à humidifier l'atmosphère de votre chambre, surtout si vous avez un chauffage central, en posant par exemple un verre d'eau sur le radiateur. Si vous habitez à côté d'une rue bruyante, pensez au double vitrage et installez des rideaux épais qui atténueront sensiblement le bruit.Le lit peut être dur ou souple, cela n'a pas réellement d'importance et dépend des goûts de chacun. Un lit dur est préférable pour éviter les problèmes de douleur de dos. On dit souvent que l'on dort mieux si l'on s'installe la tête au nord. Rien n'est prouvé, mais vous pouvez toujours essayer.
L'importance des habitudes. Nous observons tous un rituel au moment de nous endormir : prendre un bain, lire quelques pages, écouter de la musique. Tous ces rituels favorisent l'endormissement, surtout chez les enfants, qui ont souvent des habitudes très précises, exigeant une histoire, une peluche, une porte ouverte ou fermée, une lumière allumée ou éteinte... Respectez ces rituels qui aident les enfants à s'endormir dans le calme.
Le confort de la literie intervient de façon non négligeable. Chacun a pu un jour constater qu'il est possible de s'endormir dans pratiquement n'importe quelles circonstances quand l'on " tombe de fatigue ", mais que les réveils sont dans ce cas souvent sombres et douloureux.Pour favoriser un sommeil harmonieux, quelques règles essentielles doivent être suivies.
Les sommiers et matelas permettant d'amortir les mouvements et de compenser les creux, causés dans les matelas classiques par les points du corps les plus lourds, sont à recommander, surtout lorsque l'on dort à deux. Ainsi faut-il choisir les structures à ressorts, ou, mieux encore, celles comprenant des lattes articulées, mais il n'est pas contre-indiqué d'avoir recours à des solutions moins habituelles comme les matelas d'eau, par exemple, ou les " futons " japonais.
Il est préférable d'éviter les lits trop mous, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la colonne vertébrale. Il est même conseillé aux gens qui souffrent du dos de placer une planche rigide entre le sommier et le matelas.
Il n'est pas indispensable de dormir avec un oreiller. Et lorsqu'on le désire, il faut veiller à ce qu'il ne soit pas la cause d'une torsion du cou.
Il faut avoir une liberté de mouvements suffisante et éviter notamment les lits et les vêtements de nuit trop serrés.
L'hygiène est une condition trop souvent oubliée. Pourtant, ne serait-ce que pour des raisons psychologiques, il s'agit d'un point non négligeable. Il est si agréable de se plonger dans des draps propres et sentant le frais !
La température dans la chambre doit être adéquate, répondant à la fois à des critères généraux et aux habitudes particulières de chaque individu. Certains ressentent la nécessité impérieuse de dormir la fenêtre ouverte, d'autres ne cherchent qu'à s'enfouir le plus profondément sous les couettes les plus chaudes, même en été.
Le degré d'humidité de l'air ne doit pas être négligé. Si la moiteur des nuits tropicales peut constituer une gêne, c'est en réalité plutôt la sécheresse excessive des chambres à coucher occidentales qui pose problème, notamment à cause d'un chauffage trop important. Soyez vigilant à cet égard et pensez, en particulier, à installer des humidificateurs d'air dans les chambres d'enfants.
Le degré de luminosité est également important. Certains aiment dormir dans le noir absolu, tous volets fermés, alors que d'autres préfèrent être réveillés par la lumière du jour. C'est affaire d'habitude personnelle, aucune règle n'existe en la matière. Une chambre bien hermétique à la lumière est souvent un excellent somnifère... mais souvenez-vous toutefois que certains (principalement les enfants) ont un besoin impérieux de lumière, qui leur permet de combattre l'anxiété. Respectez, dans ce cas, cette volonté, mais adoptez une source de lumière très diffuse, la moins crue possible, en bannissant le néon.
Vers un meilleur sommeil : les conditions liées au dormeur
Elles sont de deux types, l'un physique, l'autre psychologique.
L'exercice physique pratiqué dans la journée influe sur notre sommeil, ce qui revient à formuler cette règle d'or : une activité sportive exercée plusieurs heures avant l'endormissement est un excellent moyen de favoriser le sommeil et de vaincre l'insomnie, mais un exercice physique intense accompli peu de temps avant de s'endormir est, en revanche, néfaste.
Les repas trop importants, trop gras et/ou trop alcoolisés sont à éviter le soir. En effet, ils entraînent une digestion longue et difficile, préjudiciable à un bon sommeil.
Le café d'après-dîner est également à éviter, mais il n'est pas rare que les personnes qui assimilent lentement la caféine soient conduites à s'abstenir de café également dès le milieu de l'après-midi, voire même, parfois, dès le déjeuner. À un degré un peu moindre, il en est de même pour le thé, et toutes les boissons à base de cola (Coca-Cola, Pepsi-Cola) qui sont aussi des excitants. Le chocolat et l'orange peuvent également être rangés dans cette catégorie. Il est donc nettement préférable de remplacer tous ces produits excitants par une tisane sédative, de tilleul par exemple.
Le tabac est également à proscrire, car c'est aussi un excitant, mais il est vrai que les gens habitués à fumer une dernière cigarette avant de dormir ont souvent les plus grandes difficultés à trouver le sommeil si elle leur manque, car elle devient, pour l'organisme, une sorte de signal précédant l'endormissement. Faute de ce signal, le sommeil est parfois difficile à trouver.
Les conditions psychologiques sont sans doute encore plus déterminantes. Pour pouvoir trouver le sommeil, il faut être le plus détendu, le plus serein possible. Toute activité intellectuelle intense, tout conflit, tout sujet de préoccupation est un obstacle à l'endormissement. Il faut libérer au maximum son esprit de tous les sujets de préoccupation qui ont émaillé la journée. Quelques pages de lecture peuvent contribuer à marquer cette rupture avec le monde extérieur, favorisant ainsi l'endormissement.
Vers un meilleur sommeil : le réveil
Parce qu'ils refusent, consciemment ou non, d'affronter les problèmes de la journée ou pour bien d'autres motifs, beaucoup d'entre nous ont des difficultés à sortir du sommeil, même en cas de sommeil qualitativement et quantitativement satisfaisant. Vous pouvez suivre quelques conseils qui vous rendront les matins plus faciles.
La règle d'or en la matière est d'adopter un réveil en douceur. Votre organisme a tourné au ralenti pendant la nuit, laissez-le progressivement reprendre son rythme de croisière. Évitez, à la première sonnerie du réveille-matin, de vous précipiter sous une douche froide. Si vous pensez qu'il s'agit de la meilleure façon de bien démarrer la journée, votre organisme, lui, n'est pas de cet avis ! Alors, soyez à son écoute. Faites comme les chats, étirez-vous longuement pour redonner à votre corps sa plasticité et sa souplesse. Prévoyez, s'il le faut, de vous réveiller quelques minutes plus tôt, pour avoir le temps de vous livrer à ce démarrage en douceur.
LUTTER CONTRE LA FATIGUE AU RÉVEIL
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On peut connaître une sensation de fatigue lors du réveil pour plusieurs raisons : cette impression est un signe habituel de dépression. Mais, dans les cas les plus fréquents, la raison est beaucoup plus simple : on est fatigué au réveil parce que l'on ouvre l'œil au mauvais moment.
SE RÉVEILLER SPONTANÉMENT
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Pour bien dormir et se réveiller en pleine forme, la solution idéale est de se réveiller spontanément, sans faire appel à un moyen extérieur (réveil-matin, radio, etc.). En effet, si votre temps de sommeil est habituellement de sept heures, et que vous vous couchez à vingt-trois heures, vous vous réveillerez sans problèmes à six heures, frais et dispos.
Vous pouvez faire varier ces limites progressivement, en vous couchant chaque soir dix minutes plus tôt ou plus tard, afin d'accoutumer votre corps à de nouveaux horaires.
Pour bien connaître votre temps de sommeil, faites l'expérience pendant les vacances : endormez-vous quand vous en ressentez l'envie et observez à quelle heure vous vous réveillez spontanément. Vous remarquerez dans la plupart des cas que vous vous réveillez de bonne heure, vers cinq ou six heures, en ayant l'impression d'être en pleine forme et de n'avoir plus du tout sommeil. Si vous vous rendormez et vous réveillez une heure plus tard sous l'influence d'un facteur extérieur (bruit, chaleur, ...) vous constaterez une impression de fatigue, comme si vous aviez très mal dormi toute la nuit.
RESPECTER LES CYCLES DU SOMMEIL
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La raison de ce phénomène est simple. Dans le premier cas, vous êtes réveillé à la fin d'un cycle de sommeil paradoxal, ce qui est normal, parce qu'il précède le réveil spontané. Dans le deuxième cas, vous vous êtes réveillé pendant un cycle de sommeil lent. L'idéal, pour ouvrir l'œil, est d'attendre la phase de sommeil paradoxal suivante : dans l'exemple ci-dessus, si vous vous réveillez en pleine forme à cinq heures, il faut attendre six heures et demie ou sept heures pour retrouver cette " forme ".
Il est évident aussi que tout dépend de l'heure du coucher. Si vous vous couchez trop tard, ce calcul ne sert à rien. Cependant, vous pouvez réaliser une expérience similaire le soir : vous commencez à bâiller et à avoir les yeux qui picotent à vingt-deux heures par exemple. Si vous vous couchez à ce moment-là, pas de problème : vous vous endormez du sommeil du bienheureux. En revanche, si vous résistez à l'envie de dormir, vous observerez que vers vingt-deux heures trente vous êtes en pleine forme et que l'envie de dormir a complètement disparue. Si vous vous couchez à ce moment-là vous aurez des difficultés à entrer dans le sommeil. Comme pour le réveil, il est préférable d'attendre un nouveau cycle et une nouvelle envie de dormir.